PMA pour toutes, loi asile-immigration, droits des personnes trans... Pour le 17 mai, de multiples revendications pour les droits LGBT+

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Le jeudi 17 mai 2018 est marqué par la Journée internationale contre l'homophobie et la transphobie. En France, les associations de défense des droits des personnes LGBT+ profitent de ce jour pour faire part de leurs revendications.

Rassemblement à Paris en 2012 - LGBTI75 / Flickr
Rassemblement à Paris en 2012 - LGBTI75 LGBTI75 / Flickr

17 mai 2013 : la loi autorisant le mariage et l’adoption à tous les couples est promulguée. Cinq ans après, les couples pavoisent certes, mais les revendications ne manquent pas. Les agressions envers les personnes LGBT+ sont en augmentation, que l’on regarde les données de forces de sécurité ou celles dévoilées par SOS homophobie dans son rapport annuel. Les personnes trans n’ont toujours pas accès à un changement d’état civil libre et gratuit, subissent de nombreuses discriminations au quotidien, notamment en terme d’accès aux études ou au marché du travail, et sont pour beaucoup d’entre elles dans une grande précarité. Les personnes porteuses du VIH sont encore exposées à de nombreuses discriminations, comme l’explique Act Up-Paris dans un communiqué. De son côté, l’association féministe FièrEs tempête : « Nous dénonçons le parti pris de l’État de cautionner les violences envers les personnes trans’. Ces violences sont médicales, administratives, policières, verbales et physiques. ».

Toujours un vide juridique pour les familles homoparentales

Il y a aussi les familles homoparentales où l’un.e des conjoints.es doit systématiquement adopter son propre enfant pour être officiellement reconnu.e, il y a aussi les enfants non protégés par des lois jugées incomplètes, comme le dénonce l’association Les Enfants d’Arc-en-Ciel. Il y a ses couples de lesbiennes ou des femmes seules qui sont encore priées d’aller faire une PMA en Belgique ou tout autre pays d’Europe ayant autorisé cette pratique, quand la France ne la réserve qu’aux couples hétérosexuels infertiles.

Les revendications sont nombreuses, symptôme d’une perpétuelle inégalité entre personnes LGBT+ et hétérosexuelles dans la société française, et le gouvernement emmené par Édouard Philippe et Emmanuel Macron fait l’objet de nombreuses critiques. Le président de la République a provoqué un véritable tollé lors de son intervention devant un parterre d’évêques en avril dernier. L’association FièrEs a à ce sujet dénoncé « l’hypocrisie de l’État qui souhaite réparer son lien prétendument abîmé avec l’Église (…) Vous utilisez la notion de laïcité pour mener une politique islamophobe et raciste, tout comme vous utilisez les enjeux des LGBTI+ pour mener une politique homonationaliste. ».

« Liberté de circulation et d’installation pour tous.tes »

Sans oublier également la loi asile-immigration, qui concentre le plus d’attaques. À l’image de ce que vit Moussa, réfugié homosexuel menacé d’expulsion vers son pays d’origine, la Guinée, où sa vie serait en danger. Moussa devenu symbole de la lutte contre cette loi dénoncée de façon quasi unanime par le tissu associatif LGBT+. La Lesbian and Gay Pride Lyon (LGP Lyon) a d’ailleurs publié un communiqué à ce sujet à l’occasion du 17 mai et a annoncé un rassemblement en soutien à Moussa, qui, il faut le rappeler, est toujours en détention et dans l’attente de son jugement le 12 juin. « Ce rassemblement sera aussi l’occasion d’apporter, une nouvelle fois, notre soutien à toutes/tous les migrant.e.s et réfugié.e.s, victimes d’une politique migratoire indigne et criminelle, qui fait fi de toute humanité. », peut-on lire dans le communiqué co-signé par 47 organisations. « L’État oblige les migrant.e.s LGBTI à prouver leur sexualité et leur transidentité aux administrations pour avoir le droit de séjourner en France, via le dispositif de l’asile, dont on a bien vu pour Moussa qu’il n’était absolument pas protecteur : liberté de circulation et d’installation pour tous.tes », exhorte Act Up-Paris. L’association sera présente avec bon nombre d’associations sur la place de la République à Paris pour un rassemblement :

Autant de revendications qui, en cette Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie, montrent combien les luttes à mener restent nombreuses.