Le procès de Moussa, Guinéen menacé d'expulsion, reporté au mois de juin

Publié le

Le bénévole de l'association AIDES à Nîmes devait être jugé vendredi 4 mai en comparution immédiate à Lyon. Son procès a été repoussé au 12 juin à la demande de son avocate.

Rassemblement à Nîmes en soutien à Moussa - @SadeddineAides / Twitter
Rassemblement à Nîmes en soutien à Moussa - @SadeddineAides / Twitter

Après avoir refusé d’embarquer à bord de l’avion qui devait le ramener en Guinée, son pays d’origine, Moussa devait être jugé en comparution immédiate au tribunal correctionnel de Lyon, vendredi 4 mai. À la demande de son avocate, son jugement a été repoussé au 12 juin, comme l’a annoncé Antoine Henry, le responsable de la communication de AIDES au niveau national sur son compte Twitter.

Arrivé en France en 2015, bénévole au sein de l’association AIDES à Nîmes, Moussa a indiqué à la cour avoir « trop peur de rentrer », rapporte Libération. Et pour cause : ce jeune guinéen bisexuel de 29 ans sans papiers pourrait être renvoyé dans un pays qui condamne les relations entre personnes de même sexe. D’où son refus d’embarquer dans l’avion pour Conakry, la capitale du pays, dans la matinée du jeudi 3 mai.

Le report de son procès a pour objectif pour Moussa que la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) ait le temps de réexaminer son cas, « malgré le rejet en appel, en juin 2016 et en février 2017, d’une demande d’asile », souligne Libération.

« Une question de vie ou de mort »

Si l’homosexualité est condamnée par le code pénal guinéen d’une peine allant de six mois à trois ans d’emprisonnement, l’avocate de Moussa, Maître Florence Alligier, a plaidé que « la peine sociale est également très lourde ». « Dans son pays, son orientation sexuelle signifie à tout le moins une mise au ban, voire une question de vie ou de mort », a-t-elle alerté, dans des propos rapportés par Libération.

Moussa a été placé en détention provisoire et peut être expulsé à tout moment. Il serait actuellement à la prison de Corbas selon David Souvestre, président de la Lesbian & Gay Pride Lyon (LGP). Comme l’a écrit Antoine Henry de AIDES : « Rien n’est gagné ».