Moussa, jeune réfugié bisexuel, en garde à vue après un refus d'embarquement

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Le jeune militant de AIDES, Moussa vient de refuser un embarquement à l'aéroport de Lyon Saint Exupéry. D'après les informations recueillies par Komitid il est désormais est en garde à vue.

Mobilisation de soutien à Moussa devant la Préfecture - Sadeddine Derras

Moussa, un jeune homme bisexuel originaire de Guinée Conakry menacé d’expulsion dans son pays d’origine, est depuis ce matin (jeudi 3 mai 2018) en garde à vue à l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry après un refus d’embarquement. Komitid avait parlé de ce jeune homme de 28 ans en début de semaine.

Des militants de l’association Aides (dont Moussa faisait partie) et du collectif Éducation sans frontière avaient décidé de camper devant la préfecture pour illustrer la gravité de la situation du jeune homme gay. Comme nous l’expliquions, Moussa avait indiqué dans sa demande d’asile que sa vie était menacée en Guinée, parce qu’il était bisexuel. La stigmatisation de l’homosexualité (et par conséquent de la bisexualité) dans ce petit pays d’Afrique de l’Ouest est très forte et le jeune homme y était persécuté. Midi Libre raconte que son compagnon a été brûlé vif sous ses yeux. Une expulsion signerait donc son arrêt de mort selon les associations.

«  Tout le monde connaît l’histoire de Moussa en Guinée »

Saddedine, de l’association Aides, a expliqué à Komitid que des représentant.e.s de l’association avaient rencontré le Préfet mercredi soir, afin de lui expliquer combien la situation a changé pour Moussa, après la médiatisation de son parcours. «  Tout le monde connaît l’histoire de Moussa, qui a beaucoup tourné sur les réseaux sociaux, explique le militant, et même au pays, ce qui rend la situation encore plus dangereuse pour lui ».

Au siège parisien, Antoine Henry le chargé de communication de Aides, en lien avec le ministère de l’Intérieur, nous confirme que Moussa a bien refusé son embarquement ce matin et a été mis en garde à vue. Il fait face à une comparution immédiate pour refus d’embarquement, à une reconduite en centre de rétention, ou bien à une deuxième tentative d’embarquement. Antoine Henry espère que la société civile s’engagera : « il y a toujours des moyens pour les citoyen.ne.s et les pilotes d’empêcher les expulsions immédiates dans les avions », explique-t-il.

NB : une version précédente de cet article indiquait que Moussa était homosexuel. Selon Antoine Henry, chargé de communication pour Aides, bien qu’il ait signalé sa bisexualité dans sa demande d’asile, Moussa a été présenté comme homosexuel, car c’est l’origine des menaces qui s’exercent sur lui dans son pays d’origine.