Le Mémorial de la Shoah explore la persécution des homosexuels et des lesbiennes en Europe sous le nazisme

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Le Mémorial de la Shoah va explorer l'histoire des persécutions des homosexuels et lesbiennes en Allemagne et en Europe à l'époque du nazisme, et la lente reconnaissance de leurs discriminations après-guerre, a annoncé mardi 13 avril le musée parisien.

déportation homosexuelle
Image de déportés homosexuels portant le triangle rose - Source CNRS

Une grande variété de documents, la plupart jamais présentés en France, est proposée dans cette exposition inédite dans l’hexagone qui devait ouvrir jeudi 15 avril. Elle ne sera visible que fin mai, si la levée du confinement le permet. Le Mémorial de la Shoah lance en attendant un grand cycle de conférences via zoom.

La conférence inaugurale, en présence de Florence Tamagne, commissaire de l’exposition, et de l’essayiste féministe Suzanne Robichon, abordera Berlin comme épicentre d’un puissant mouvement de revendication de la vie homosexuelle dans l’entre-deux-guerres.

En mai, des rencontres aborderont le début des persécutions. Les portraits d’Erika et de Klaus Mann, enfants de l’écrivain Thomas Mann et militant·es anti-nazis, seront mis en lumière par le documentaire Escape to Life : the Erika & Klaus Mann Story.

Longtemps tabou, le destin des « triangles roses » est depuis une trentaine d’années l’objet de recherches historiques. Après guerre, en Allemagne, ils s’étaient vus nier le statut de victimes, du fait notamment du Code pénal allemand, criminalisant les relations sexuelles entre hommes.

L’exposition entend montrer « les destins hétérogènes des femmes et hommes homosexuels, certains choisissant l’exil, d’autres menant une double vie », a précisé le Mémorial.

Sur près de 100 000 hommes homosexuels fichés par le régime nazi, 50 000 environ firent l’objet d’une condamnation. Entre 5 000 et 15 000 furent envoyés en camp de concentration, où la plupart périrent.

Des parcours de vie « permettront de saisir ces questions dans toute leur complexité, alors que des femmes et des hommes homosexuels étaient aussi selon les cas, juifs, résistants, voire sympathisants du régime nazi », a précisé le musée.

Le Mémorial de la Shoah multiplie les angles originaux pour ses expositions temporaires, comme le marché de l’art sous l’occupation et la discriminations des gens du voyage en France au siècle dernier. Il s’intéresse aux autres génocides du XXème siècle, tels que le génocide des Tutsi au Rwanda ou encore le génocide arménien.

Avec l’AFP