Transphobie, homophobie, sexisme : le mannequin non-binaire Jamie Windust dénonce les coulisses du tournage des « Animaux Fantastiques 2 »

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Le mannequin non-binaire britannique a fait de la figuration pour « Les Crimes de Grindelwald » : iel raconte sa « pire » expérience de tournage.

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Transphobie, homophobie, sexisme : le mannequin non-binaire Jamie Windust dénonce les coulisses du tournage des « Animaux Fantastiques 2 » - Warner Bros. France / Allociné / Jamie Windust / Instagram

Décidément, il est de moins en moins difficile de bouder la franchise des Animaux Fantastiques. Après le scandale qu’a causé le choix de Johnny Depp pour incarner Grindelwald, – l’acteur a été accusé de violences conjugales par son ex-femme, la comédienne bisexuelle Amber Heard,  choix par ailleurs défendu par JK Rowling en personne, et le parti pris de ne pas aborder l’homosexualité de Dumbledore « de manière explicite » (coucou le queerbaiting), une nouvelle ombre s’ajoute au tableau. Le mannequin non-binaire Jamie Windust vient en effet de publier un témoignage à charge sur les coulisses du tournage, pour lequel iel a fait de la figuration.

Sur Twitter, l’artiste britannique a raconté avoir assisté à des propos et comportements sexistes, homophobes et transphobes parmi les comédien.ne.s choisi.e.s pour la figuration, malgré la présence d’autres talents LGBT+ à ses côtés, en arrière plan. Pire encore. D’après Jamie Windust, cette atmosphère viriliste aurait été entretenue par l’inaction de l’équipe de tournage, visiblement mal informée voire indifférente à ces questions de société, en plus de conditions physiques déjà pénibles en soi.

Interrogé.e par Out Magazine, Jamie Windust a expliqué que malgré une recherche évidente d’extras lookés et « androgynes » de la production pour l’univers magique des Animaux Fantastiques, iel a été classé en catégorie « homme » et s’est retrouvé au milieu de conversations de vestiaire tout à fait violentes. « J’ai entendu toutes sortes de propos dégoûtants sur les femmes et d’insultes homophobes envers d’autres figurant.e.s dont l’expression était visiblement plus queer », a-t-iel témoigné avant d’enchaîner sur la question des représentations LGBT+ et du queerbaiting dans l’industrie cinématographique.

En fin d’interview, Jamie Windust a exprimé son envie de voir le milieu du cinéma opérer une métamorphose salutaire. « Il y a définitivement un mouvement à Hollywood actuellement, pour essayer de trouver le sujet le plus à la mode qui puisse attirer le public en se servant de personnes queer. Mais ces industries, elles, ne sont pas dirigées par des personnes queer. Donc la manière dont nos identités sont utilisées sont commerciales, marchandisées pour le chiffre. Je pense que la meilleure chose à faire est de permettre aux personnes trans ou non-binaires, d’accéder à ce monde, derrière comme devant la caméra, pour qu’iels puissent créer, travailler sur des films vraiment inclusifs ».