La Pride mauricienne plie mais ne rompt pas, sous la pression intégriste

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L'extrémisme religieux est parvenu à ses fins, samedi à Port Louis. La treizième marche des fiertés de l'île Maurice a été annulée suite à de nombreuses menaces de mort, et de nombreux.ses opposant.e.s aux droits pour les personnes LGBT+ se sont manifesté.e.s.

Manifestation anti-LGBT à Maurice, le 2 juin 2018 - capture / IN News

Triste jour que ce samedi 2 mai, qui devait pourtant être bien gay. Une semaine avant la treizième Gay Pride mauricienne, des menaces de mort ont commencé à inonder les réseaux sociaux, et les boîtes mail des associations.

Selon le site La Mauricienne, Pauline Verner, membre du Collectif Arc-en-Ciel aurait déposé une plainte pour menace de mort, la veille de la Pride, après avoir reçu 126 mails de menace indiquant la manière dont les personnes LGBT seraient assassinées si elles venaient à «  pollue[r] nos rues demain ».

C’est dans cette atmosphère que la Préfecture de Police aurait décidé d’interdire la marche des fiertés pour raisons de « sécurité nationale », avant d’autoriser finalement une manifestation de plus petite ampleur.

Cette Gay Pride était dédiée au militant pour le droit à mourir dans la dignité Christophe Michel-Romero, disparu récemment, et son époux Jean-Luc Romero-Michel était présent, parmi les rainbow-flags en pagaille.

Le sit-in perturbé par des manifestants radicaux

Dans un pays très religieux, où les personnes LGBT+ et les porteurs et porteuses du VIH subissent de nombreuses discriminations, la manifestation pacifiste a été perturbée par une foule de 400 à 500 croyant.e.s, distribuant des insultes homophobes à l’envi. «  LGBT attire malédiction bon dieu », «  LGBT condamnés par toutes religions  », «  God created Adam and Eve not Adam and Steve »  : la créativité réactionnaire n’a toujours pas trouvé ses limites.