Liban : la Beirut Pride 2018 suspendue par la justice

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Suite à des pressions exercées sur l'organisateur de la Pride de Beyrouth par les autorités libanaises, la semaine d'évènements LGBT+ prévue pour la pride n'aura pas lieu.

Capture d'écran de la vidéo réalisée par l'artiste Queer Habibi pour la Beirut Pride 2018
Capture d'écran de la vidéo réalisée par l'artiste Queer Habibi pour la Beirut Pride 2018 - Queer Habibi / Beirut Pride / Facebook

Colère et déception. « La Beirut Pride invite tous les organisateurs et organisatrices à geler leurs évènements de la semaine, en accord avec l’engagement signé, ainsi que pour leur sécurité et celle du public », peut-on lire en conclusion du communiqué posté hier soir sur le site de la semaine des fiertés de Beyrouth. Suite à des pressions exercées par les autorités locales sur son organisateur, Hadi Damien, les huit jours d’évènements autour du 17 mai prévus, depuis le 12, sont en suspens. Une formulation élégante pour dire que la Beirut Pride n’aura pas lieu.

Arrêté à la suite d’une discorde autour d’un texte qui devait être lu au studio Zoukak le 14 mai, Ogres, parlant de crimes homophobes, Hadi Damien a raconté ses conditions de détention. «  Nous étions 39 personnes dans une pièce prévue pour en accueillir cinq […] J’ai eu de la chance que l’équipe d’investigation ne m’ait pas agressé, ni physiquement ni verbalement, car c’est une réalité qui ne s’applique pas tou.te.s les détenu.e.s, qui portent des marques et des bleus de coups. »

Selon L’Orient Le Jour, qui cite des sources policières, cette arrestation fait suite à un ordre du parquet, estimant que les textes étaient vus comme « provocateurs et portant atteinte à la pudeur ». Ce n’est qu’après avoir signé un engagement à mettre fin au reste des festivités et activités prévues pour le reste de la Beirut Pride que Hadi Damien a été libéré.

En 2017, la première édition de la pride de Beyrouth avait aussi été forcée de réduire sa voilure, face à des menaces de violence. La semaine d’évènements avait pu se dérouler dans sa quasi-totalité, outre la suppression d’un colloque sur la diversité sexuelle et la transformation de la marche des fiertés en un déjeuner privé.

En réaction à l’annonce du « gel » de la Beirut Pride 2018, les messages de soutien affluent sur les réseaux sociaux, depuis de nombreux pays.