L'Ouganda suspend la principale organisation de défense des personnes LGBTI+

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Le gouvernement ougandais a suspendu la principale organisation de défense des droits des homosexuels, accusée de ne pas être enregistrée auprès des autorités et dont le leader a dénoncé une "chasse aux sorcières".

Manifestants ougandais à la Pride de Londres 2016
Ougandais gays affirmant leur fierté - London Pride 2016 - photo John Gomez/Shutterstock

Le Bureau national des organisations non gouvernementales, dépendant du ministère de l’Intérieur, a annoncé vendredi dans un communiqué la suspension “avec effet immédiat” de l’association Sexual Minorities Uganda (SMUG).

C’est “une chasse aux sorcières claire enracinée dans l’homophobie systématique et alimentée par des mouvements anti-gay”, a dénoncé son directeur Frank Mugisha.

En 2012, a rappelé l’ONG, les autorités avaient rejeté une demande d’enregistrement de l’organisation en jugeant son nom “indésirable”.

Ce refus était “un indicateur clair” de l’intransigeance du gouvernement ougandais qui “traite les minorités de genre et sexuelles ougandaises comme des citoyens de seconde classe”, selon elle.

L’homophobie est répandue en Ouganda où la législation réprimant les relations entre personnes du même sexe est stricte, même s’il n’y a pas eu de poursuite pour des actes homosexuels ces dernières années.

Harcèlement et intimidations sont le quotidien des homosexuels dans ce pays où s’est développé un christianisme évangélique particulièrement véhément à l’égard du mouvement LGBT.

L’Ouganda – où les relations dites “contre nature” sont déjà passibles de la perpétuité depuis une loi datant de la colonisation britannique – avait adopté en décembre 2013 une nouvelle législation réprimant notamment la “promotion de l’homosexualité” et rendant obligatoire la dénonciation des homosexuels.

Cette loi, qui avait déclenché un tollé international, avait été annulée pour vice de forme par la Cour constitutionnelle en août 2014.