Pride festive au Cap, solidaire des LGBT+ persécutés en Afrique

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Menées par un groupe de motos aux couleurs arc-en-ciel et arborant des drapeaux et costumes multicolores, plus de 3.000 personnes ont défilé samedi dans le centre du Cap, pour la marche annuelle des fiertés LGBT+.

Participants à la Pride de Cape Town en 2019
Les participants à la Pride du Cap en 2019 - photo Lois GoBe/Shutterstock

Le défilé a été l’occasion de réaffirmer la position de l’Afrique du Sud parmi les rares pays africains à reconnaître les droits des personnes queer (dont l’orientation sexuelle ou l’identité de genre ne correspond pas aux modèles dominants), et le statut du Cap comme « capitale LGBT+ » du continent.

Au sein d’un groupe de chrétiens pro-LGBT+, Bonus Ndlovu, Sud-Africain de 48 ans, veut conjuguer sa foi avec son homosexualité : « Je suis ici parce que je suis moi-même, et je considère que Dieu nous a créés pour être nous-mêmes ».

Alors que le mariage entre personnes de même sexe est légal en Afrique du Sud depuis 2006 et que la discrimination contre les minorités sexuelles sont proscrites dans la constitution progressiste du pays, l’homosexualité demeure illégale dans 30 pays africains et plusieurs États ont récemment adopté de strictes lois anti-LGBT+.

Mercredi, le Parlement ghanéen a voté une loi parmi les plus draconiennes du continent, s’attirant de fortes condamnations de la communauté internationale.

« Nous devons nous soulever contre », affirme Bonus Ndlovu : « les droits des gays doivent être les mêmes en Afrique du Sud, au Ghana, ou encore en Grèce », qui à récemment légalisé le mariage homosexuel, a-t-il ajouté.

Earl Semu, Zimbabwéenne lesbienne de 37 ans, célèbre sa première marche des fiertés avec son fils de 18 ans. « Mes camarades et moi avons fui le Zimbabwe pour pouvoir être nous-mêmes mais beaucoup d’autres en Afrique font face à la même situation », a-t-elle confié à l’AFP, entourée d’amis, tous réfugiés et membres de l’ONG Safe Place International qui soutient les personnes LGBT+ marginalisées.

Dans le cadre de cette organisation, elle est en contact avec de nombreuses personnes ayant fui l’Ouganda notamment. « Nous sommes ici pour porter les voix de ceux qui ne peuvent pas être avec nous et qui doivent rester cachés », dit-elle. « Pour dire que nous sommes humains, africains et homosexuels. »

« En ce moment, il semble y avoir une nouvelle vague d’homophobie et de mouvements populistes anti-LGBT » en Afrique, regrette Triven Bumstead, opérateur boursier de 35 ans, se disant « triste de savoir que mes concitoyens LGBTQ+ d’Afrique sont persécutés de cette manière ».

Cela reste « dangereux » de s’afficher comme homosexuels, même en Afrique du Sud où les droits sont protégés, « et l’accès à la sécurité » de ce point de vue « reste orienté vers les personnes privilégiées, blanches et de classe supérieure », a commenté Kathy Rudolph, 32 ans.

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