Ouganda : le FMI alerte sur le potentiel impact négatif de la loi « anti-homosexualité »

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Le FMI identifie le texte parmi les principaux risques macro-économiques pour le pays est-africain dans la mesure où il « pourrait influencer négativement les investissements étrangers, les prêts et dons, ainsi que le tourisme ».

Drapeau LGBT et drapeau ougandais
Drapeau LGBT et drapeau ougandais - Lex0077 / Shutterstock

Le Fonds monétaire international (FMI) a approuvé mercredi la cinquième revue de son programme en cours en Ouganda mais a prévenu que la loi « anti-homosexualité » votée en 2023 pourrait être néfaste pour l’économie du pays, en réduisant tourisme et accès aux marchés financiers.

Le FMI identifie le texte parmi les principaux risques macro-économiques pour le pays est-africain dans la mesure où il « pourrait influencer négativement les investissements étrangers, les prêts et dons, ainsi que le tourisme ».

Le Conseil d’administration du FMI a malgré tout validé la cinquième revue du programme d’un milliard de dollars en cours, ce qui a permis le déboursement de 120 millions de dollars supplémentaires, portant à 870 millions le montant total déjà versé à l’Ouganda.

Le Fonds souligne que l’économie nationale se porte bien et devrait terminer son année fiscale 2023/24 en croissance et anticipe une croissance à 7 % pour la suivante et à moyen terme.

L’institution souligne néanmoins qu’un effort reste à réaliser en termes de consolidation budgétaire et appelle la banque centrale ougandaise à favoriser un taux de change fluctuant, pour l’aider à reconstituer ses réserves de devises.

Baptisé « Loi anti-homosexualité 2023 », le texte, voté en mai dernier, prévoit de lourdes peines pour les personnes ayant des relations homosexuelles et faisant la « promotion » de l’homosexualité.

Un délit d’ « homosexualité aggravée » est passible de la peine de mort, une condamnation qui n’est toutefois plus appliquée depuis des années en Ouganda.

Les Etats-Unis, l’Union européenne et le secrétaire de l’ONU, Antonio Guterres, ont appelé à l’abrogation de cette loi, avertissant que l’aide étrangère et les investissements en Ouganda pourraient être compromis si elle était maintenue.

La Banque mondiale a annoncé en août qu’elle suspendait tout nouveau prêt au pays en raison de cette législation « fondamentalement contraire » à ses valeurs.

Cette loi reçoit néanmoins un large soutien en Ouganda, pays à majorité chrétienne conservatrice, où les parlementaires ont estimé qu’elle constituait un rempart nécessaire contre l’immoralité présumée de l’Occident.

En 2014, les donateurs internationaux avaient déjà réduit leur aide après le vote d’une loi imposant la prison à vie pour les relations homosexuelles.

La loi avait finalement été annulée par la cour constitutionnelle pour un vice technique lors du vote.

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