Russie : deux Pussy Riot mises à l'amende pour une action anti-homophobie

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Deux militantes du groupe contestataire Pussy Riot ont été condamnées à une amende par la justice russe pour avoir participé en octobre à une action contre l'homophobie à Moscou, a indiqué lundi 23 novembre leur avocat.

Des Pussy Riot avaient accroché un drapeau LGBT sur l'immeuble du gouvernement le 7 octobre dernier, pour marquer l'anniversaire de Vladimir Poutine - Pussy Riot / Facebook

Le 7 octobre dernier, jour de l’anniversaire du président russe Vladimir Poutine, plusieurs membres des Pussy Riot dont Veronika Nikoulchina et Maria Aliokhina avaient accroché des rainbow flags sur des bâtiments gouvernementaux dont le siège de la Cour suprême et celui du Service russe de sécurité (FSB).

Toutes deux ont été condamnées lundi 23 novembre par des tribunaux moscovites à respectivement 10 000 et 15 000 roubles (110 et 166 euros au taux actuel) d’amende pour leur participation à cette action, a déclaré à l’AFP leur avocat Sergueï Telnov.

« Nous allons sûrement faire appel de ces décisions (…) qui constituent une violation des droits à la liberté d’expression et à la liberté de rassemblement  », a-t-il ajouté.

Le groupe Pussy Riot a présenté le mois dernier cette action sur sa page Facebook comme un « cadeau d’anniversaire  » à Vladimir Poutine, appelant le président à annuler la loi russe interdisant la « propagande » homosexuelle à l’égard des mineur.e.s, adoptée en 2013 et souvent utilisée pour poursuivre des militant.e.s LGBT+.

Selon des amendements constitutionnels, initiés par Vladimir Poutine et approuvés lors d’un vote national début juillet, le mariage en Russie est défini comme « l’union d’un homme et d’une femme  » uniquement.

Maria Aliokhina avait été arrêtée en février 2012 avec deux autres membres des Pussy Riot après avoir interprété une « prière punk » dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou demandant à la Sainte Vierge de « chasser Poutine  » du pouvoir, et n’avait été libérée qu’après 21 mois de détention.

Pour sa part, Véronika Nikoulchina figurait parmi les contestataires arrêté.e.s et condamné.e.s à une courte peine de prison pour avoir envahi un terrain de football au cours de la Coupe du monde en Russie en juillet 2018, avec l’intention de dénoncer les abus commis par la police russe.

Avec l’AFP