Russie : la loi contre « la propagande homosexuelle » met « les enfants en danger » selon Human Rights Watch

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Promulguée en 2013 par Vladimir Poutine, la loi qui vise les personnes LGBT+ n'en finit plus d'être décriée par les associations. Un nouveau rapport de HRW s'inquiète de son impact sur les jeunes LGBT+ en Russie.

juge russie cour europeenne des droits de l'homme se prononce en faveur du mariage pour tous les couples et contre les discriminations lgbtophobes
Un juge russe appelle à ouvrir le mariage aux couples gays et lesbiens en Russie - Alexandros Michailidis / Shutterstock

Des conclusions évidentes mais qui n’en sont pas moins choquantes. Selon l’ONG Human Rights Watch, la loi contre la « propagande homosexuelle » met en danger les vies d’enfants et de jeunes LGBT+. Le rapport de 92 pages, intitulé « Aucun soutien : La loi russe sur la ‘propagande gay’ met en danger les jeunes LGBT » a été publié ce mercredi 12 décembre.

L’organisation internationale a mené des entretiens avec des jeunes ainsi que des experts en santé mentale dans toute la Russie. Le but ? Comprendre le « vécu quotidien des ces mineurs » dans un pays qui interdit toute expression de l’identité LGBT+. HRW s’est aussi intéressé aux informations à la disposition des jeunes Russes sur leur propre sexualité ainsi qu’à l’accueil qui leur est réservé par les équipes de soutien. La conclusion des experts est sans appel : la loi est néfaste pour les enfants et adolescent.e.s russes LGBT+. Une ironie amère quand on se souvient que celle-ci avait été promulguée pour soit-disant « protéger les enfants ».

Des témoignages bouleversants

« En les privant dinformations vitales, la loi russe sur la propagande gay” porte préjudice aux jeunes », a déclaré Michael Garcia Bochenek, conseiller juridique senior de la division Droits des enfants de Human Rights Watch. Plus largement, cette loi a contribué à intensifier « la stigmatisation, le harcèlement et la violence contre les personnes LGBT en Russie », selon les termes de l’association.

Les témoignages qui peuplent le rapport font mal au cœur. Ici c’est une jeune femme trans qui explique « cacher son identité de genre » et être soulagée que sa transidentité « ne se voit pas ». Là, c’est une personne de 18 ans qui compare la loi à l’action de supprimer « l’oxygène pour les personnes LGBT+ ». Une jeune lesbienne de 14 ans juge que le texte « laisse le champ libre aux homophobes ».

Alors, que faire ? Comme à son habitude, HRW émet une série de recommandations. En haut de la liste, la demande au Président russe de condamner « les discours de haine contre les personnes LGBT+ », mais aussi un souhait que le gouvernement de Vladimir Poutine abroge la loi incriminée. Une évolution qui ne semble malheureusement pas à l’ordre du jour.