« Voilà le drapeau dont on ne devrait pas être fier.e.s » : Olly Alexander s'engage contre le suicide

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Pour combattre le suicide chez les jeunes LGBT+, le chanteur ouvertement gay Olly Alexander s'est associé à Gay Times.

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Olly Alexander pour la campagne de prévention contre le suicide des jeunes LGBT - Gay Times / Youtube

À l’occasion de la 15ème Journée mondiale de Prévention du Suicide le 10 septembre, le chanteur de Years & Years Olly Alexander est monté au créneau pour la protection des jeunes LGBT+. Les chiffres sont accablants : deux jeunes LGBT+ sur six ont déjà pensé au suicide, parce qu’ils et elles sont rejeté.e.s, stigmatisé.e.s, harcelé.e.s, en dépression. Pour symboliser cette donnée alarmante, le chanteur ouvertement gay et très engagé sur ces questions apparait dans une vidéo du site Gay Times portant un drapeau arc-en-ciel dont deux couleurs ont été déchirées : « Voilà le drapeau dont on ne devrait pas être fier.e.s »

Olly Alexander s’est déjà exprimé à plusieurs reprises au sujet de la santé mentale et sur le silence qui entoure ce problème : « Au travail, à l’école, même à la maison, ça peut être difficile d’exprimer ce qu’on traverse », a-t-il déclaré à Gay Times. « Mon conseil, c’est que tu n’es pas seul.e, et que tu ne mérites pas de traverser cette épreuve par toi-même. Tu as le droit de recevoir de l’aide et du soutien si tu en as besoin. Aller quelque part où on se sent capable de demander de l’aide est probablement la chose la plus dure au départ – et c’est différent en fonction de chacun.e – mais j’encourage à rejoindre et à utiliser les réseaux de soutien. Que ce soient des ami.e.s, de la famille, n’importe qui de proche, ou même une ligne d’écoute. »

Et en France ?

Le phénomène n’est bien entendu pas circonscrit à la Grande-Bretagne. Les premières études sur la prévalence du suicide parmi la population LGBT+ datent du début des années 2000 aux États-Unis et au Canada. En France, les données sont encore maigres sur le sujet. Dans le Baromètre santé 2010, une enquête porte spécifiquement sur cet enjeu et permet de dégager une première analyse reprise dans le rapport Les minorités sexuelles face au risque suicidaire (2014) : « Les prévalences de tentatives de suicide atteignent plus de deux personnes sur dix chez les homo-/bisexuels masculins, tandis qu’elles se situent à 2,8 % chez les hommes hétérosexuels exclusifs. Parmi les femmes, elles concernent 17,1 % des homo-/bisexuelles, contre 7 % des femmes hétérosexuelles exclusives. »

C’est en 2013 qu’une enquête menée par le docteur en psychologie Jean-Michel Pugnière auprès de 901 jeunes âgé.e.s entre 18 et 24 ans a permis de mettre en évidence le lien entre homophobie et sursuicidalité parmi les jeunes LGBT+.