Le Collectif Intersexes et Allié.e.s lance une campagne contre les mutilations des enfants intersexués

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L'ONU, Amnesty International et Human Rights Watch ont beau avoir condamné ces violences médicales à l'encontre des enfants intersexes, le corps médical continue à les pratiquer sur près de 1,7 % de la population. Les personnes intersexuées passent à l'offensive.

Les militant.e.s du Collectif Intersexes et Allié.e.s passent à l'offensive et lancent une campagne, avec une pétition, contre les opérations de réassignation sexuelle imposées aux enfants intersexes
Le Collectif Intersexes et Allié.e.s lance une campagne contre les mutilations des enfants intersexués - Stop Mutilations Intersexes / Collectif Intersexes et Allié.e.s

Voilà des années que les personnes intersexuées dénoncent, sans relâche, les violences médicales qu’elles subissent. Des opérations de réassignation sexuelle leur sont en effet imposées dans l’enfance ou l’adolescence, parfois même les deux, sans se soucier de leur consentement (certain.e.s sont également contraintes de suivre des traitements hormonaux). En 2016, l’ONU a qualifié ces pratiques mutilantes comme de la torture, pourtant, en France comme dans encore de nombreux pays, le corps médical continue d’imposer des opérations aux patient.e.s intersexes.

Face à la toute puissance des médecins et chirurgien.ne.s, et au silence des grandes instances françaises, le Collectif Intersexes et Allié.e.s passe à l’offensive. Le lundi 10 septembre, les activistes de ce mouvement ont lancé une pétition contre les mutilations faites aux enfants intersexués sur un site de sensibilisation dédié : Stop Mutilations Intersexes. Accompagnée du hashtag #ceserasonchoix, la pétition appelle à laisser les personnes concernées décider pour elles-même de quoi faire avec leurs corps, leurs vies… et donc de laisser aux enfants intersexes le temps de décider.

« Le droit des enfants à l’intégrité physique et sexuelle est un droit inaliénable »

Dans la tribune que les militants et militantes ont publié ce même jour dans Libération, on peut lire : « Nous réaffirmons que les variations intersexes sont des variations saines du vivant, et dans leur immense majorité sans danger pour la vie de l’enfant. Elles ne devraient pas conduire à de la stigmatisation et à de la médicalisation inutile et néfaste. À l’instar de l’homosexualité, l’intersexuation n’a pas à être soignée : c’est à la société d’accepter sa propre diversité. Le soutien psychologique d’un.e enfant et de sa famille doit être librement choisi, et approcher la question de manière non stigmatisante et non pathologique. Le droit des enfants à l’intégrité physique et sexuelle est un droit inaliénable. ».

Pour prolonger sa campagne, et toucher le plus grand nombre possible de personnes, le Collectif Intersexes et Allié.e.s a également publié une première vidéo explicative sur YouTube, intitulée « Enfants intersexes : l’urgence d’attendre ». D’autres suivront.