Quand la « Marée populaire » exclut les travailleurs et les travailleuses du sexe

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La présence du Strass lors de la « Marée populaire » de ce samedi 26 mai a été contestée par plusieurs associations.

Travailleurs-ses du sexe en colère en 2013 - Marianne Fenon / Flickr
Travailleurs-ses du sexe en colère en 2013 - Marianne Fenon / Flickr

C’est à travers toute la France que la Marée populaire de ce samedi 26 mai a déferlé. Une marche à l’initiative d’organisations militantes et de partis de gauche pour protester contre la politique actuelle du gouvernement Macron : contre la politique migratoire mise en place par la loi asile-immigration, contre la sélection à l’entrée des universités, ou encore contre la répression des actuels mouvements sociaux.

Une marche forcément placée sous le signe de la convergence des luttes… mais seulement jusqu’à un certain point. En effet, l’appel à la mobilisation a été signé par une soixantaine d’associations et d’organisations mais l’une d’elle, malgré sa volonté d’être présente, a été exclue. Il s’agit du Strass, le syndicat du travail sexuel, qui défend les droits des travailleurs et des travailleurs du sexe.

Thierry Schaffauser, travailleur du sexe et militant, a rapporté sur son blog que le 22 mai, l’association féministe et abolitionniste Les Effronté.e.s soutenue par plusieurs autres signataires s’était opposée à la présence du Strass dans le cortège. « Cet incident n’est pas très étonnant puisque c’est loin d’être le premier », constate Thierry Schaffauser. « Depuis environ 10 ans, le STRASS est régulièrement exclu de divers mouvements sociaux, en particulier de mouvements féministes, ou comme récemment lors d’un colloque sur les deux ans de la loi anti “prostitution” organisé au Sénat. »

En solidarité avec le Strass, Act up Paris s’est retirée de la liste des signataires :

À la veille de la marche, le Strass s’est exprimé et a affirmé qu’il serait bien présent dans le cortège, n’en déplaise aux associations qui s’opposent à leur présence : « Si on nous empêche de nous exprimer c’est très grave, surtout de la part d’organisations féministes ou/et de gauche soit disant solidaires. Nous allons donc venir dire notre colère en nous positionnant en cortège de tête et cela personne ne peut nous en empêcher. » Cet après-midi, le Strass était donc bien présent :

  • esther-kooiman

    merci de faire passer ce message!! hâte de rencontrer des personnes telles que vous