Mondial 2018 : le chanteur russe Sergueï Lazarev et son fils cibles d'insultes homophobes

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L'artiste russe, qui s'est maintes fois prononcé en faveur des droits pour les personnes LGBT+ dans le pays de Vladimir Poutine qui fait la chasse à la « propagande gay », est une nouvelle fois pris à partie par les homophobes.

Mondial 2018 : Sergueï Lazarev et son fils cibles d'insultes homophobes
Mondial 2018 : Sergueï Lazarev et son fils cibles d'insultes homophobes - @lazarevsergey / Instagram

Le chanteur russe Sergueï Lazarev, que vous avez sans doute découvert en 2016 lors de son passage au concours de l’Eurovision, n’a pas la langue dans sa poche. Malgré la loi sur la « propagande homosexuelle », qui empêche toute discussion – positive – sur les « orientations non-traditionnelles » en présence de personnes mineures (comprendre « presque partout », donc…) entrée en vigueur en Russie en 2013, il s’est plusieurs fois prononcé en faveur des droits LGBT+ dans l’empire de Vladimir Poutine. Une posture qui lui a coûté des fans, et bien des attaques de réacs, mais aussi une incitation au coming out de la part de Sergueï Sosedov, journaliste, animateur et critique musical russe, ouvertement gay.

Le nouvel épisode de la saga pour ce défenseur de la cause arc-en-ciel en Russie ? Pour une simple photo de son fils de quatre ans, Nikita, et lui devant un match du mondial de football 2018 (Russie-Espagne), Sergueï Lazarev a vu ses notifications Instagram déborder de propos homophobes. Comme le rapporte le site d’information queer Parni + (dont nous avons récemment interviewé le rédacteur en chef, Evgeny Pisemski, sur le risque de censure), des internautes ont profité du cliché familial pour déverser une rhétorique au désagréable arrière-goût de Manif pour tous, à grands coups de « un papa, une maman… » dans le fil de commentaires.

Le chanteur ne parle pas de la mère de son fils, dont il n’a révélé la naissance à ses fans que lorsque celui-ci a soufflé ses deux premières bougies. Qu’il cache effectivement son homosexualité ou non, le fait qu’il ne verse pas dans les LGBTphobies d’État et qu’il préserve sa vie privée sont manifestement des raisons suffisantes pour que les internautes hétéros postent des réflexions aussi stupides que « ça regarde le foot, les gays ? » sous son portrait de famille.

Ce n’est pourtant pas faute d’avoir prévenu que le laxisme des institutions du ballon rond à l’égard des LGBTphobies dans les gradins, et en dehors, avait des conséquences très tangibles sur la vie des personnes concernées et de leurs allié.e.s. Heureusement, en parcourant le fil de commentaires sous la photo, on trouve au moins tout autant de personnes qui le défendent face aux attaques et aux insultes, soulignant leur ressemblance (remise en cause par les homophobes), la tendresse du cliché et « l’importance de cultiver l’amour dans nos vies ».