30 ans après le premier Sidaction, « ne pas s'arrêter en cours de route »

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« Le chemin n'est pas fini » : 30 ans après le premier Sidaction, les traitements ont progressé mais le combat ne doit « pas s'arrêter», prévient l'association, car le virus du sida est toujours là.

Extrait du clip de la campagne 2024 du Sidaction
Extrait du clip de la campagne 2024 du Sidaction - Youtube

« Le chemin n’est pas fini » : 30 ans après le premier Sidaction, les traitements ont progressé mais le combat ne doit « pas s’arrêter », prévient l’association, car le virus du sida est toujours là.

« Aujourd’hui, on peut vivre avec le VIH quand on est sous traitement –à vie–, mais on ne guérit pas du sida », déclare à l’AFP Françoise Barré-Sinoussi, présidente de Sidaction, avant la 30e édition, du vendredi 22 mars au dimanche 24 mars, de cet événement caritatif soutenu par des télévisions et radios.

« Il reste des progrès à faire pour la prévention, le dépistage ou l’accès aux traitements, même en France », souligne cette codécouvreuse du virus au début des années 80 et prix Nobel de médecine 2008. « Le chemin n’est pas fini » et « il ne faut surtout pas s’arrêter en cours de route ».

« Depuis 30 ans, face au VIH, on n’a pas arrêté » de « pleurer », « chercher », « demander », « rassurer », « s’aimer », « avancer », résume un clip du Sidaction appelant à continuer le combat, auquel Mylène Farmer a prêté sa voix sur une musique de Woolkid.

Les dons, qui financeront des recherches et des soins, en France et à l’étranger, peuvent être faits pendant trois jours par téléphone, SMS ou Internet. En 2023, le Sidaction a réuni un peu plus de 3,9 millions d’euros de promesses de dons, un montant proche de celui récolté l’année précédente.

En France, quelque 200 000 personnes vivent avec le VIH et 5 000 nouvelles séropositivités ont été découvertes en 2022.

Si des traitements par trithérapie permettent de rendre le virus indétectable et d’empêcher sa transmission, on ne sait toujours pas l’éliminer de l’organisme.

« La recherche doit se poursuivre, vers un vaccin et un traitement permettant de contrôler définitivement le virus », plaide l’association, cofondée en 1994 par Pierre Bergé et Line Renaud. « Si la recherche sur un vaccin n’a pas encore porté ses fruits, il ne faut pas baisser les bras », exhorte Françoise Barré-Sinoussi.

Les scientifiques travaillent toujours sur les traitements, pour permettre une « rémission persistante » de porteurs du virus mais aussi pour essayer d’éviter, chez des personnes vieillissant avec le VIH et traitées, des comorbidités précoces (maladies cardiovasculaires, diabète, cancers…).

« Progrès fragiles »

L’information de la population reste aussi cruciale.

Trente ans après le premier Sidaction, où la comédienne Clémentine Célarié avait embrassé un séropositif sur la bouche pour montrer que le virus ne se transmettait pas de cette manière, les idées fausses persistent.

Selon un sondage Ifop pour l’association publié fin novembre, préjugés et discriminations progressent même « de façon inquiétante » en France.

30 % des 15-24 ans pensaient ainsi que le virus du sida peut se transmettre en embrassant un séropositif (+13 points en un an), un quart en s’asseyant sur des toilettes publiques (+8), en buvant dans le verre d’une personne séropositive (+10) ou en partageant la même assiette (+10).

« L’éducation à la sexualité dans les écoles n’est pas à la hauteur de ce que prévoit la loi », regrette aussi la présidente de Sidaction.

Et quarante ans après sa découverte, le sida fait toujours peur à certaines personnes, ce qui peut détourner du dépistage.

« Encore 28 % des personnes infectées sont dépistées tardivement, alors qu’il existe des tests, gratuits. Et avant la découverte de leur sida, ils ont pu transmettre le virus », note la codécouvreuse du VIH.

Côté prévention, le recours à la PrEP (pour “prophylaxie pré-exposition”, pilule préventive pour les personnes très exposées au VIH), reste insuffisant, notamment parmi les personnes précaires ou les femmes.

Mettre fin à l’épidémie de sida d’ici 2030 reste possible, estimait fin novembre l’Onusida, mais seulement si l’on donne les moyens et la reconnaissance à ceux qui sont sur la ligne de front.

39 millions de personnes vivent avec le VIH dans le monde, un quart environ sans traitement, notamment en Afrique subsaharienne.

Et « il faut rester vigilants car les progrès sont fragiles », prévient Françoise Barré-Sinoussi, évoquant « quelques inquiétudes de voir dans certains pays, comme le Canada, une prévalence d’infections VIH qui a tendance à augmenter ».

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