VIH/sida : Les associations du TRT-5 jugent « alarmant » l'état de la surveillance épidémique

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Sur l'épidémie de VIH/sida en France, le groupe interassociatif TRT-5 CHV juge « alarmant » l'état de la surveillance depuis maintenant trois ans et réclame des actions fortes des autorités de santé.

Un homme tient un ruban rouge, symbole de la lutte contre le VIH - Alexxndr / Shutterstock

On ne peut pas trouver ce qu’on ne cherche pas, dit l’adage. On ne peut pas bien lutter contre une épidémie si les chiffres sont partiels. C’est ce que dénonce le groupe interassociatif TRT-5 CHV* au sujet de l’épidémie de VIH/sida en France, jugeant « alarmant » l’état de la surveillance depuis maintenant trois ans.

Dans un communiqué diffusé à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, le TRT-5 CHV explique que, d’après les données publiées par Santé publique France, seulement 59 % des déclarations obligatoires ont été renseignées par les biologistes et les cliniciens en 2021.

Selon le TRT-5, « la baisse de l’exhaustivité se poursuit, rendant de plus en plus compliquée une analyse sérieuse et approfondie de l’évolution de l’épidémie de VIH sur le territoire. »

Une baisse de l’exhaustivité qui rendrait difficile la capacité à mesurer de façon fiable l’état de l’épidémie. Le TRT-5 poursuit : « De la qualité et de l’exhaustivité des données issues de la déclaration obligatoire dépend pourtant directement notre capacité à mener des estimations fines et actualisées de la prévalence et de l’incidence du VIH, c’est-à-dire tout simplement notre capacité à mesurer au plus juste l’épidémie « réelle », qui comprend les personnes infectées récemment ou non, diagnostiquées ou non, traitées ou non. »

En France, selon le dernier bulletin de Santé publique, le nombre de découvertes de séropositivité VIH en 2021 a été estimé à 5 013, mais les données restent parcellaires.

Pour le TRT-5 CHV, ces lacunes dans la surveillance rendent plus difficile l’efficacité de l’action publique : « Des données parcellaires ne peuvent que mal orienter ou limiter l’efficacité de l’action publique. Car dès lors, comment penser des politiques de santé collant aux réalités des territoires et des populations exposées au virus ? Comment élaborer des actions répondant aux besoins des individus ? »

Le TRT-5 CHV réclame des autorités de santé qu’elles engagent « dès maintenant les actions nécessaires à un recueil exhaustif et harmonisé des diagnostics sur le territoire national. »

Le communiqué conclut : « Nous, acteurs de la lutte contre le VIH-sida, exigeons que l’Etat revienne à un système de surveillance véritablement efficace et à la hauteur des enjeux actuels, dans une réelle perspective de fin d’épidémie. »

* associations membres du TRT-5 CHV : Acceptess-T, Act Up-Paris, Act Up-Sud Ouest, Actif Santé, Actions Traitements, AIDES, Arcat, Asud, Comité des familles, Dessine-moi Un Mouton, Hépatites Info Service, Nova Dona, Sida Info Service, Sol En Si.