Ghana : un projet de loi propose des peines de dix ans pour les personnes LGBTI+

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Une loi LGBTphobe a été soumise au parlement du Ghana. Elle pourrait criminaliser de 10 ans de prison toute personne LGBTI+ et les allié·es de la communauté LGBTI+.

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Le rainbow flag et le drapeau du Ghana - Snowgirll / Shutterstock

Le Ghana vient de proposer un projet de loi LGBTphobe qui est désormais soumise au Parlement. D’après cette loi, toute personne LGBTI+ peut être condamnée à une peine allant jusqu’à dix ans de prison. Cela concerne également celles et ceux qui militent pour elles ou leur offrent un soutien social, financier ou médical, ainsi que les personnes intersexes, qui devront subir une opération de « réalignement de genre  ».

Si elle est votée, il s’agira alors de l’une des lois les plus LGBTphobes au monde. Pour le moment, Le Parlement n’a pas encore nommé de comité pour examiner le projet de loi.

Des militant·es des droits humains se sont insurgé·es après qu’une copie du texte de loi a fuité sur internet. Néanmoins, de nombreux·ses député·es et membres du gouvernement du président Nana Akufo-Addo ont apporté leur soutien à la loi.

Sam Nartey George, le député qui a dirigé un groupe de législateur·trices qui ont rédigé le projet de loi, a décrit les droits LGBTI+ comme une « perversion ». « J’ai vu les attaques de quelques crétins alignés sur une inclination politique basée sur mon leadership au sein du PMB contre les LGBTQI+ au Ghana. Baissez vos têtes de honte. Rien ne s’opposerait à ce que ce projet de loi soit adopté par la Chambre. Prenez votre perversion et laissez-moi dire ma vérité ! », a-t-il tweeté. 

Nana Ama Agyemang Asante, journaliste et militante à Accra, s’est dite « étourdie par le contenu, la grossièreté de la langue et la cruauté derrière l’intention » du projet de loi. « J’ai passé tout mon temps en tant que journaliste à défendre les droits des homosexuels, donc je n’arrive pas à croire que nous en soyons arrivés à ce point où ils veulent criminaliser tout et tout le monde, y compris l’existence d’alliés, de personnes intersexes et asexuées », témoigne-t-elle au Guardian. 

Ce projet de loi est un nouveau chapitre dans une répression inquiétante au Ghana envers la communauté LGBTI+ depuis le début de cette année. En février, un centre LBGTI+ a été contraint de fermer par les forces de l’ordre à la suite d’une campagne de haine menée par des responsables religieux des communautés chrétienne et musulmane.

Le 20 mai dernier, 21 personnes ont été arrêtées dans la ville de Ho alors qu’ils et elles participaient à un atelier sur les droits humains dans un hôtel. La promotion des droits LGBTI+ n’est pas illégale au Ghana, mais le communiqué de la police les a accusé·es de prôner des activités LGBTI+ avec des flyers intitulés « Coming out » et « All about Trans ». Ils et elles ont été libéré·es sous caution le mois dernier, mais vivent dans la peur et certain·es ont perdu leur emploi.