Ouganda : 44 personnes LGBTI+ libérées sous caution après une vague d'arrestations

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Quarante-quatre personnes LGBTI+ ont été arrêtées dans un refuge le 31 mai dernier à Nansana en Ouganda. Elles ont désormais toutes été libérées sous caution.

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Campagne de l'association Pride Uganda - Capture d'écran / Twitter

Le 31 mai dernier, quarante-quatre personnes ont été arrêtées à Nansana, près de Kampala, la capitale ougandaise, pour avoir assisté à un prétendu « mariage gay » et ne pas avoir respecté les gestes barrières. Lundi 7 juin, la totalité des 44 détenu·es ont obtenu une libération sous caution par le tribunal de première instance de Nansana à Kampala.

Trois avaient été libéré·es sous caution mercredi et deux étaient déjà libres avant que les autorités n’acceptent la libération de trente-neuf d’entre elles sous caution vendredi, explique sur Twitter Frank Mugisha, président de Sexual Minorities Organization Uganda. Les dernières personnes ont finalement pu quitter leur détention lundi.

De nombreux·ses militant·es en Ouganda se sont mobilisé·es depuis mai pour leur libération. Ils et elles se sont réjoui·es de la nouvelle, mais s’indignent contre les conditions de détention des personnes arrêtées. Au moins 17 d’entre elles ont affirmé avoir été victimes d’examens anaux invasifs.

Pourtant, « la police nous avait assurés qu’elle n’effectuerait pas ce type d’examen », déplore Frank Mugisha à Sunday Vision. « Nous sommes sûrs que les autorités tentent en fait d’utiliser la pandémie mondiale comme excuse pour punir nos amis pour leur orientation sexuelle  ».

Les personnes arrêtées assurent qu’elles ont assisté à un « rassemblement pacifique » dans un refuge LGBT+, et non un mariage. Frank Mugisha a comparé l’arrestation à une « chasse aux sorcières contre la communauté LGBT+ », explique-t-il à Reuters.

En novembre 2019, 67 personnes avaient été arrêtées dans un bar LGBTI+ à Kampala pour « nuisances générales » et maintenues en prison. En novembre 2020, une vingtaine de personnes LGBTI+ ont été placées en détention pour avoir prétendument désobéi aux restrictions sanitaires liées à la Covid-19. Les accusé·es ont témoigné de scènes de torture de la part des forces de l’ordre. Ils et elles affirment avoir été battu·es avec des tiges de fer, brûlé·es avec du bois et forcé·es de confesser leur orientation sexuelle.