Eswatini : la communauté LGBT+ demande l'abrogation d'une loi homophobe

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Des militant.e.s LGBT+ en Eswatini réclament l'abrogation du « crime de sodomie », peu utilisé mais encore légal dans ce royaume du sud de l'Afrique. Une pétition a été lancée pour interpeller le gouvernement.

pétition Eswatini
La pétition lancée pour abroger la loi de « crime de sodomie » - Capture d'écran

La communauté LGBT+ du Royaume d’Eswatini (ex-Swaziland), un petit État à l’est de l’Afrique du Sud, souhaite obtenir l’abrogation d’une loi qui a introduit le « crime de sodomie ». Une pétition a été lancée pour interpeller le gouvernement et enfin obtenir justice.

La section 252(1) de la Constitution du Royaume d’Eswatini, est une loi coloniale de 1907. Les personnes qui sont suspectées d’avoir commis le « crime de sodomie » sont susceptibles d’être arrêtées sans mandat.

Cette disposition n’est pas appliquée dans les faits et le ministre de la Justice a assuré que le pays ne poursuivrait pas les adultes consentants. Cependant, les militant.e.s LGBT+ soutiennent qu’ils et elles ne seront pas satisfait.e.s tant que la loi n’est pas formellement abrogée. « Pour nous, cela s’apparente à brandir une arme à feu et à dire que la politique n’est pas de tirer », a déclaré Melusi Simelane, fondateur de l’association Eswatini Sexual & Gender Minorities, au Daily Beast.

Une loi coloniale homophobe encore en vigueur en Eswatini

Le militant, qui est à l’origine de la pétition, écrit : « Mon amour est illégal. Mes droits humains sont violés. Ma pleine citoyenneté dans mon pays est refusée ». Il ajoute que «  le changement n’est jamais venu que lorsque la main des puissants est forcée », c’est pourquoi il faut publiquement interpeller le gouvernement d’Eswatini.

« La politique du gouvernement est de nier notre existence et de nous refuser nos droits fondamentaux  »

Melusi Simelane déplore le manque d’action de la part du gouvernement. « Nous vivons toujours dans la peur constante de la persécution et n’avons pratiquement aucun soutien du gouvernement », explique-t-il à Queer.de. « Très peu de personnes LGBTI peuvent vivre ouvertement car il n’y a pas de protection contre la discrimination dans le droit du travail et le droit civil  ». « La politique du gouvernement est de nier notre existence et de nous refuser nos droits fondamentaux  ».

L’Eswatini est membre de l’Onu, du Commonwealth, de l’Union africaine et de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC). À ce titre, « il est nécessaire que les organisations tiennent leurs États membres pour responsables, pour que les droits humains universels soient enfin une réalité », explique Melusi Simelane au média allemand. « La pétition nous donne également l’occasion de partager notre lutte avec le monde. (…) J’espère que plus de gens signeront la pétition et montreront à notre gouvernement que nous ne sommes pas seuls  ».

Selon une étude publiée en 2019, plus de 30 % des personnes LGBT+ ont déclaré s’être vu refuser des services de santé, 50 % ont déclaré être des survivantes de violences sexuelles et 26 % ont déclaré avoir tenté de se suicider, rapporte le Times of Swaziland.

 

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