Gilles Le Gendre juge « impossible » d'adopter la PMA pour toutes « avant l'été »

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« J'espère que nous pourrons adopter la PMA d'ici la fin du quinquennat », a déclaré M. Le Gendre sur LCI. Des propos qui ont provoqué la colère des associations et des réactions de parlementaires.

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Un couple de femmes avec un enfant - Delpixel / Shutterstock

Le président du groupe des députés LREM Gilles Le Gendre a jugé jeudi qu’il était « impossible » d’adopter la loi sur la PMA pour toutes avant « l’été » en raison de la crise sanitaire, provoquant des réactions de parlementaires, jusque dans son camp.

Dans un tweet jeudi, le ministre de la Santé Olivier Véran a semblé confirmer l’information : « La loi bioéthique porte de nombreuses, belles et réelles avancées sociétales. Le débat parlementaire n’est pas achevé, et si la priorité donnée à la crise sanitaire rend difficile son adoption avant l’été hélas, elle le sera dans les tout prochains mois ! », a-t-il tenté de rassurer.

« J’espère que nous pourrons adopter la PMA d’ici la fin du quinquennat »

« J’espère que nous pourrons adopter la PMA d’ici la fin du quinquennat », a déclaré M. Le Gendre sur LCI. « Avant l’été c’est impossible, pour deux raisons : pour une raison de calendrier, nous n’avons plus beaucoup de temps et nous avons des textes importants très liés à la situation économique d’urgence, et par ailleurs les hémicycles, Sénat comme Assemblée, travaillent à effectif réduit pour respecter les règles sanitaires », a-t-il insisté.

« Sur une loi aussi importante, que l’ensemble des forces politiques ne puissent pas être présentes dans l’hémicycle, ça pose un vrai problème de principe », a-t-il argumenté, tout en souhaitant que « dans le quinquennat, c’est-à-dire durant les deux ans qui restent, nous puissions aller au bout d’une loi essentielle ».

Il y a quelques semaines, Komitid faisait le point sur le parcours législatif de la loi et des député.e.s, dont Laurence Vanceneubrock, faisaient part, déjà, de leur inquiétude.

Sa déclaration a fait réagir de nombreux parlementaires, jusqu’au sein de la majorité : « Pour nombre de couples et de femmes, la #PMA est bel et bien une urgence. Les députés de la majorité sont attachés à ce que cette promesse de campagne soit réalisée le plus tôt possible », a twitté le député LREM Sacha Houlié.

 


« Non seulement la loi de bioéthique porte la #PMA, enjeu de vie privée et familiale absolument fondamental pour de nombreuses personnes, mais au surplus elle cadre les rapports entre sciences et société. Comment imaginer reporter à date inconnue ce sujet brûlant d’actualité ? », a réagi sur Twitter la députée LREM Coralie Dubost.

 


« Il y a des femmes derrière vos décisions de calendrier. Des personnes humaines. Votre mépris est sidérant », a répondu pour sa part Caroline de Haas, du collectif #NousToutes.

 

« On utilise ce projet de loi comme une variable d’ajustement du calendrier parlementaire en méprisant toutes ces femmes lesbiennes et célibataires qui espéraient débuter un parcours de PMA cette année ou au début de l’année prochaine », a aussi déploré l’Association des familles homoparentales dans un communiqué.

De son côté, SOS homophobie affirme que « l’égalité n’est pas un luxe. »

 

Avec l’AFP

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