Cinq films à voir ou à revoir sur la déportation pour motif d'homosexualité

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Longtemps, la déportation pour motif d'homosexualité a été ignorée mais elle est aujourd'hui mieux documentée.

déportation homosexuelle
Image de déportés homosexuels portant le triangle rose - Source CNRS

Cette semaine a été marquée par la commémoration du 75ème anniversaire de la libération des camps d’extermination mis en place par l’Allemagne d’Hitler. Durant la période 1933-1945, la politique de déportation, d’extermination et d’assassinats de masse menée par les nazis ont conduit à la mort près de six millions de Juifs. D’autres groupes, comme les Roms, les personnes handicapées, des prisonnier.ère.s politiques, et des hommes gays mais aussi des femmes lesbiennes (on ne sait pas grand chose du sort des personnes bies), ont été déportées et sont mort.e.s assassiné.e.s dans les camps ou en raison de conditions de travail et d’hygiène inhumaines.

C’est dans toute l’Europe occupée et dans les pays alliés du IIIe Reich que les persécutions ont aussi eu lieu, et elles ont parfois commencé avant le conflit.

Longtemps, la déportation pour motif d’homosexualité a été ignorée mais elle est aujourd’hui mieux documentée.

Le cinéma et la télévision ont mis du temps à s’emparer de ce sujet. Voici une sélection d’œuvres incontournables.

« Une journée particulière », d’Ettore Scola (1977) 

À Rome, le 8 mai 1938, Hitler rencontre Mussolini. Tous les Romains ont déserté leurs habitations pour aller assister à la cérémonie. Dans un grand immeuble, Antonietta, en bonne mère de famille nombreuse, est contrainte de rester à la maison pour s’occuper des tâches ménagères alors qu’elle serait bien allée voir le Duce comme tout le monde. Le hasard va la mettre en contact avec un homme gay, Marcele, qu’elle a aperçu dans un appartement de l’autre côté de la cour. Quand les deux monstres sacrés du cinéma italien (Sophia Loren et Marcello Mastroianni) se mettent au service d’un film sur l’exclusion.

 

« Bent », de Sean Mathias (1997)

Inspiré de la pièce de théâtre éponyme de Martin Sherman, également scénariste du film, il remporte le Prix de la jeunesse au Festival de Cannes 1997.

« L’Arbre et la forêt », d’Olivier Ducastel et Jacques Martineau (2010)

Frédérick fait pousser des arbres et, depuis près de soixante ans, cultive un secret. Autour de lui, seuls sa femme et son fils aîné savent la vérité sur son histoire. La mort de ce fils, avec qui il entretenait des rapports conflictuels, le conduit à révéler enfin à ses proches ce qu’il n’avait jamais pu dire.

« Paragraphe 175 », de Rob Epstein et Jeffrey Friedman (2000)

Paragraphe 175 est un film documentaire britannico-germano-américain réalisé par Rob Epstein et Jeffrey Friedman, sorti en 2000. Le titre du film fait référence au paragraphe 175, une loi allemande condamnant l’homosexualité. Il raconte les persécutions subies par les homosexuels sous le régime nazi.

« Un amour à taire », de Christian Faure (2005) 

Sara, Jean et Philippe ont entre vingt et trente ans en ce printemps 1942. Elle est juive. Ils sont homosexuels. En cette période d’occupation où toutes les règles sont abolies, ils sont tous les trois habités par le même désir impérieux : survivre. Survivre malgré leur différence, survivre parce qu’à leur âge on ne peut ni renoncer ni s’arrêter. Jusqu’au jour où Jean, accusé à tort d’être l’amant d’un officier de la Wehrmacht, est déporté par les nazis.