Sans nos voix, sans nos votes, l'Union européenne n'est rien

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La richesse de l'UE, c'est d'abord ses habitant.e.s. Et sans nos voix, sans nos votes c'est la devise de l'union, « Uni.e.s dans la diversité », qui est vidée de son sens. Ne l'oublions pas.

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La pride de Bruxelles en juin 2017 - Alexandros Michailidis / Shutterstock

Aujourd’hui j’aimerais vous parler d’Union européenne (UE). Oui, je sais, avec ces deux mots j’ai déjà fais fuir certains et certaines d’entre vous, mais, je vous jure, il faut qu’on en discute. Les élections européennes, prévues ce dimanche 26 mai, approchent à grand pas. On ne va pas se mentir, la campagne, quasiment inexistante aura été frustrante, confuse et moyennement intéressante. Les hommes et les femmes politiques auront passé plus de temps à se tirer les couettes sur des inepties qu’à parler de ce qu’ils et elles feraient, si élu.e.s, au Parlement européen.

Et ne parlons même pas des thèmes revenus sans cesse. Était-on vraiment obligé de parler autant d’immigration ? N’y avait-il personne pour parler de ce que fait, ou non, l’UE ? Il semble pourtant que les Européen.ne.s s’intéressent plus à l’environnement et à l’économie, compétences fortes de l’UE. Bref, l’Europe mérite mieux.

L’UE, alliée des LGBT+

Technique, compliquée, non-démocratique l’UE ? Peut-être bien, qu’elle l’est un peu. Mais personne ne semble vraiment avoir envie d’expliquer comment elle fonctionne. Pourtant, sur les questions LGBT+, le bloc est un allié qui a permis de nombreuses avancées en France et ailleurs. Ici ce sont les droits d’époux et d’épouses de couples LGBT+ qui sont reconnu.e.s, là ce sont les droits des personnes LGBT+ au travail qui sont garantis dans toute l’UE et voila qu’ici c’est le Parlement qui vote contre les thérapies de conversion.

Autre exemple : dans le cas de pays qui ne respectent pas les droits des minorités, comme (au hasard) la Pologne ou la Hongrie, l’UE peut agir comme garde-fou. Et c’est sans compter sur l’importance de l’existence d’un espace d’échanges de bonnes pratiques. C’est technique, mais oh combien important. On pense à Malte, qui fait campagne auprès des autres gouvernements pour améliorer les lois concernant les personnes trans et non-binaires.

La richesse de l’UE, ce sont d’abord ses habitant.e.s.

Bien évidemment, il ne s’agit pas de dire que tout va bien dans le meilleur des mondes. Non, l’UE ne fonctionne pas toujours très bien. Oui, prendre une décision à 28, et peut être un jour à 27, est compliqué. Oui, la politique économique du bloc est extrêmement libérale. Mais c’est justement pour cela qu’il faut voter. Voter pour des partis et des candidat.e.s qui s’intéressent et défendront les personnes LGBT+, racisées ainsi que les droits des femmes et des minorités à l’échelle européenne. Pour une fois, l’argument de la non-représentativité ne fonctionne pas. Les élections européennes sont les seules qui sont organisées à la proportionnelle et quasiment toutes les opinions politiques y sont représentées. Comble du bonheur, Komitid s’est même chargé d’aller fouiller dans le programme des partis, pour savoir ce que ceux-ci disent des questions LGBT+.

Loin de moi l’envie de vous ressortir le couplet sur « l’Europe qui est au bord de l’implosion ». C’est loin d’être le cas. Mais sans nos votes, ce sont les partis eurosceptiques, nationalistes et d’extrême droite qui finiront par arriver en tête. Des politiques qui n’ont certainement pas mis la lutte contre les LGBTphobies au cœur de leurs programmes. Surtout, ce sont des hommes et des femmes qui finiront par utiliser les budgets européens pour financer des campagnes anti-IVG et anti-mariage pour tous et toutes.

La richesse de l’UE, c’est d’abord ses habitant.e.s. Et sans nos voix, sans nos votes c’est la devise de l’union, « Uni.e.s dans la diversité » qui est vidée de son sens. Ne l’oublions pas.