New York, Londres, Nice, Paris : zoom sur les stratégies innovantes de prévention du VIH pour mettre fin à l'épidémie

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À Paris, New York, Londres ou encore Nice, les programmes de prévention visent tous à mettre fin au sida. Un objectif ambitieux et qui s'appuie beaucoup sur les réseaux sociaux. Enquête.

La campagne Do It London dans le métro londonien - DR
La campagne Do It London dans le métro londonien - DR
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Il a été vu en 4 par 3 sur un char à la dernière Marche des fiertés parisienne, en juin 2018. Il est le héros de plusieurs vidéos de prévention et envoie régulièrement des messages à ses fans sur les réseaux sociaux et les applis de rencontre gay. Lui, c’est Armando Santos, alias Dr Naked, l’avatar des campagnes de l’association Paris sans sida. Sa directrice, Eve Plenel, explique ce choix : « Dans les nouveaux usages internet, les acteurs institutionnels sont peu suivis. Il faut développer des stratégies différentes. On a imaginé ce personnage, Dr Naked, qui porte les messages sur les réseaux sociaux comme Instagram et sous forme de vidéos ainsi que des messages géolocalisés. »

Dr Naked personnifie ainsi le changement d’approche et de ton des campagnes de prévention. Ce n'est pas un exemple isolé. Nous avons aussi consulté plusieurs sites, notamment néo-zélandais, australiens ou espagnols, qui utilisent la vidéo et l’humour pour mieux faire passer le message. À l’image de cette vidéo façon film des années 50 qui évoque la combinaison PrEP-préservatifs.

Pour cette enquête sur les nouvelles formes de communication et d’actions en matière de prévention du VIH et des IST, nous avons pu discuter avec les responsables de quatre programmes stratégiques pour mettre fin au sida à Paris, Nice, New York et Londres.  Et nous verrons que ces stratégies commencent à porter leurs fruits.

De nouveaux concepts

Si la communication a changé, c’est qu’on ne peut plus parler de prévention du VIH de la même façon. Depuis dix ans, plusieurs concepts nouveaux sont venus bouleverser le paysage de la lutte contre le sida. Cela commence par la preuve scientifique de l’intérêt du traitement comme prévention (TasP). Depuis 2008 et une première étude suisse, de nombreuses recherches ont conclu que grâce à un traitement efficace, une personne séropositive ne transmet plus le VIH. Traiter tôt a non seulement un intérêt individuel pour la vie de la personne séropositive mais aussi un intérêt collectif puisque le traitement casse la chaîne de transmission. Plus récemment, c'est le traitement préventif qui a changé la donne. Introduit en France en 2015, la PrEP permet aux personnes séronégatives de se protéger, au moyen d'un médicament et sans forcément passer par la case préservatifs.

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