Campagne nationale, actions sur les réseaux sociaux… Comment le gouvernement entend lutter contre les LGBTphobies

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La secrétaire d'État chargée de la lutte contre les discriminations, Marlène Schiappa, a dévoilé son « plan d'action » pour lutter contre les violences commises à l'encontre des personnes LGBT+, lundi 26 novembre en conseil des ministres.

Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux en sortie de conseil des ministres lundi 26 novembre - Capture d'écran Periscope

Comment lutter contre les violences LGBTphobes ? C’est la question à laquelle l’exécutif tente de répondre. La secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations Marlène Schiappa a présenté ce lundi 26 novembre son « plan d’action » en conseil des ministres, quelques jours après la réunion à l’Élysée — houleuse — entre le chef de l’État et plusieurs associations LGBT+.

En sortie de conseil, peu après 14 heures, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a décliné les différentes mesures pour mener ce qu’il a qualifié de « combat long et difficile ». Il a amorcé son propos en soulignant une hausse de 15 % des actes LGBTphobes entre les mois de janvier et de septembre par rapport à la même période l’année dernière, selon les données du ministère de l’Intérieur. « Cela nous inquiète, c’est pourquoi nous agissons et appelons à la mobilisation de toute la société », a lancé Benjamin Griveaux.


Information, formation, coopération : trois mots qui peuvent résumer la façon dont le gouvernement entend mener le combat contre les LGBTphobies. « Lutter à tous les niveaux à tous les âges », a insisté le porte-parole du gouvernement. Ainsi, une « campagne nationale de grande ampleur » devrait être lancée prochainement et déclinée à la fois dans la presse, sur internet et notamment sur les réseaux sociaux, « déversoir de haine à l’encontre des personnes LGBT+ ». Cette campagne devrait être lancée en 2019, selon les précisions apportées dans un communiqué du secrétariat de Mme Marlène Schiappa.

« Un important dispositif de formation »

La ministre de la Justice Nicole Belloubet devrait diffuser une circulaire pour « rappeler l’arsenal judiciaire et pénal » contre les actes LGBTphobes, mobiliser « de manière accrue » les pôles anti-discriminations contre les LGBTphobies et travailler à la « formation initiale et continue des magistrats face à ce fléau ». « Le ministre de l’intérieur adressera une circulaire aux préfets rappelant la mise en oeuvre des dispositions d’accueil et de recueil des plaintes », complète le secrétariat chargé de la lutte contre les discriminations.

Du côté des forces de police, le porte-parole du gouvernement a rappelé que des personnes référentes vont être déployées dans les commissariats de police et dans les brigades de gendarmeries, aussi bien pour l’accueil des victimes que le recueil de leurs témoignages. « Un moment très douloureux qu’il faut savoir accompagner », a-t-il commenté.

Benjamin Griveaux a aussi souligné l’action de l’État au niveau global, qui devrait mettre en place « un important dispositif de formation » au sein des écoles de service public : « policiers et gendarmes, surveillants pénitentiaires (école nationale d’administration pénitentiaire), magistrats (école nationale de la magistrature) et professeurs (écoles supérieures du professorat et de l’éducation) », précise le communiqué de Marlène Schiappa.

École, réseaux sociaux,…

Les interventions en milieux scolaires devraient être développées, sans qu’on en connaisse pour autant les contours ni le contenu, et une campagne de sensibilisation contre les violences homophobes et transphobes sera déployée dans les collèges et les lycées « à partir de janvier 2019 ». Des « dispositifs innovants sur le web » seront mis en place pour une « meilleure coopération avec les acteurs du numérique », souvent « trop lents » à la réaction selon le porte-parole. « C’est un combat qui est long et difficile, qui appelle à la mobilisation générale des pouvoirs publics mais aussi de chacune et chacun d’entre nous », a conclu Benjamin Griveaux.

Enfin, en marge des déclarations de Benjamin Griveaux, le secrétariat chargé de la lutte contre les discriminations a indiqué, conformément à ce que Marlène Schiappa avait annoncé en amont la semaine dernière, qu’une « ligne d’écoute pour les personnes LGBT, dédiée à la Guadeloupe et à la Martinique, sera ouverte courant 2019 ».