Accompagnement des personnes trans, campagne de com'... Anne Hidalgo dévoile son plan contre les LGBTphobies

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La maire de Paris vient de dévoiler 32 mesures contres les LGBTphobies. Le plan s'est fait en concertation avec les associations LGBT+.

La maire de Paris Anne Hidalgo le 25 août 2017 - Frédéric Legrand / Shutterstock

« Avec ce plan, la ville veut dire sa fierté d’être LGBTfriendly ». La maire de Paris Anne Hidalgo a présenté ce mercredi 21 novembre un plan d’action visant à lutter contre les LGBTphobies. Les annonces font suite à plusieurs réunions entre la Mairie et les associations LGBT+, après une vague d’agressions dans la capitale française. Au programme, notamment, un meilleur accompagnement des personnes trans pour les changements d’état civil ainsi que des actions en milieux scolaires.

« Nous avons tous été choqués de ces attaques », a expliqué la maire de Paris, entourée de trois de ses adjoint.e.s ainsi que de Jean-Luc Roméro-Michel. « Notre rôle à nous, c’est de poser des actes, de proposer des éléments. » L’élue s’était entretenue pendant plus d’une heure avec des représentant.e.s d’associations. Une réunion d’ailleurs critiquée sur les réseaux sociaux, au regard du trop petit nombre de femmes présentes autour de la table.

32 mesures

La volonté affichée de la mairie est que la lutte contre les LGBTphobies « infuse » toute la politique municipale et qu’elle ne soit plus cantonnée à un seul champ d’action. Le sentiment est confirmé à la lecture des 32 mesures (disponibles ici), réparties sur sept axes différents, qui vont de solutions très concrètes pour les associations, à des propositions plus vagues, comme celle de discuter avec Twitter et Facebook des discours de haine en ligne.

Véritable avancée, l’axe dédié aux personnes trans. On espère que la volonté de la Mairie de faciliter le changement d’état civil en mairie, mais aussi d’accompagner les personnes en transition employées par la ville, sera suivie d’effets. À noter également, la volonté de former tou.te.s les agent.e.s de la ville aux thématiques LGBT+ et la promesse d’offrir un meilleur accueil aux vieux et vieilles dans les maisons de retraite de la ville.


Certaines mesures du plan, comme la mobilisation de 100 000 euros du budget de l’Hôtel de Ville ou la volonté de la ville de faire de la grande cause nationale de 2019 la lutte contre les LGBTphobies, étaient déjà connues. Anne Hidalgo a d’ailleurs profité de l’occasion pour réaffirmer la volonté de Paris de travailler avec la Préfecture et la Justice, mais a aussi appelé le gouvernement à ses responsabilités en regrettant le report de l’examen de la loi PMA.

« Bataille culturelle »

La volonté affichée est celle « d’occuper le terrain ». Reste à voir si les paroles seront suivies d’actes. Pour garantir la mise en œuvre des mesures, la mairie compte créer un Observatoire parisien LGBTQI+, chargé de faire le lien entre militants, militantes et politiques. « Notre plan est vivant », expliquait la socialiste. « Si une mesure n’est pas efficace, nous la ferons évoluer. »

Réalisé avec les contributions d’associations LGBT+, ce plan est, selon la maire, l’occasion de mesurer qu’une « bataille culturelle et politique a été gagnée à Paris » : « Il y a quelques années, ça n’aurait pas du tout été consensuel. Souvenez-vous, certains parlaient de lobby gay à la mairie de Paris… ».

Et cette « bataille culturelle », l’exécutif parisien compte la mener en dehors des frontières de la capitale. D’abord par une grande campagne de communication sur « la diversité des familles », mais aussi par un partenariat avec la RATP et IDF-Mobilités pour parler des agressions dans les transports en commun. On a également cru entendre Anne Hidalgo expliquer vouloir discuter avec la région Île-de-France… et donc avec Valérie Pécresse.