Si vous ne devez voir qu'une vidéo aujourd'hui, regardez « L'histoire vraie du seul gay du Nigeria »

Publié le

Dans une très belle vidéo, Bisi Alimi raconte comment il a annoncé son homosexualité dans son pays natal, le Nigeria, et les conséquences sur sa vie.

bisi alimi hey umami the only gay in nigeria
Bisi Alimi dans The real story of “the only gay in Nigeria” - Vimeo / Hey Umami - The Royal Pixel

« Le président nigérian a dit à la télévision nationale qu’il n’y a pas de gays au Nigeria. C’est insultant qu’il dise cela, il y en a un : c’est moi et s’il n’y a rien qu’un homo au Nigeria, parie que je ne suis pas le seul ! » C’est par cette phrase que débute le récit de Bisi Alimi, produit dans le cadre du projet brésilien Hey Umami.

Dans cette courte vidéo sobrement intitulée The real story of “the only gay in Nigeria” (ou La vraie histoire du « seul gay du Nigeria »), le jeune homme raconte ce qu’il a vécu dans son pays natal : son enfance dans un milieu très religieux, sa tentative de « guérir » de son homosexualité, sa tentative de suicide. « En tant que jeune gay à Lagos, la vie était fun mais dangereuse : on faisait la fête tous les week-ends, des fêtes souvent clandestines où la police faisait des descentes. On se faisait frapper… et le week-end suivant on recommençait, car du lundi au vendredi, on devait faire semblant d’être comme n’importe quel garçon. »

En 2003, Bisi Alimi est devenu acteur et a joué dans un soap opera nigérian très apprécié. Il incarnait un second rôle populaire auprès du public et les médias n’ont pas tardé à vouloir en savoir plus sur sa vie privée.

« De chouchou de la nation, je suis devenu celui à qui tout le monde voulait jeter des pierres. »

Déjà outé pendant son cursus universitaire, Bisi Alimi a décidé de prendre les devants et de faire son coming out public lors d’un talk-show avant de voir les tabloïds s’en charger à sa place. « Mon personnage a été immédiatement tué et ça a été la fin de ma carrière, la série a été retirée en 24 heures. De chouchou de la nation, je suis devenu celui à qui tout le monde voulait jeter des pierres. » Frappé, harcelé, arrêté à plusieurs reprises, Bisi Alimi a fini par fuir. « Je crois que j’ai perdu beaucoup de choses, beaucoup d’amis, je suis devenu un réfugié. Cela veut dire que je dois tout recommencer. » Quatorze ans après, Bisi Alimi estime que son coming out a pu aider les jeunes LGBT du Nigeria à faire le leur. Aujourd’hui, il est toujours comédien et continue de militer au Royaume-Uni.

  • phil86

    L’homophobie est pour moi incompréhensible tellement elle ne repose sur rien de sensé. C’est un phénomène totalement irrationnel.