Parce qu'il normalise l'homosexualité, le film « Rafiki » sera censuré au Kenya

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Très attendu à Cannes, « Rafiki » a été retoqué par l'instance qui décide de la diffusion des œuvres au Kenya. En cause, l'histoire d'amour lesbienne qui est au cœur du film.

Extrait de Rafiki, réalisé par Wanuri Kahiu
Extrait de Rafiki, réalisé par Wanuri Kahiu

Le Kenya Film Classification Board (KFCB) a annoncé hier que le film Rakifi, une histoire d’amour entre deux jeunes femmes à Nairobi, ne sera pas diffusé dans son pays d’origine. Ezekiel Mutua, le directeur général du KFCB a ainsi décrété que le public kényan ne pourrait pas voir ce film en raison de son intrigue : « Même si le conseil sait que l’homosexualité est une réalité au Kenya, nous ne pouvons accepter que cette pratique soit présentée comme une norme dans les films et dans les contenus diffusés. »

Le KFCB affirme que la production de Rafiki avait dissimulé les scènes de romance lesbienne lors de la présentation du scénario original. En outre, il voit d’un mauvais œil la fin heureuse du film, qui suggère donc que deux femmes peuvent vivre leur amour et être épanouies. Après son tweet, le conseil a continué à retweeter de nombreux messages soutenant sa décision, agrémentés de passages de la Bible condamnant l’homosexualité ou la présentant comme une valeur importée par l’Occident.

La réalisatrice du film, Wanuri Kahiu, a réagi à son tour sur Twitter : « Je suis désolée d’annoncer que notre film RAFIKI a été interdit au Kenya. Nous croyons que les adultes kényan.e.s sont suffisamment matures et perspicaces pour voir un contenu local mais ce droit leur est retiré. »

Rafiki sera le premier kényan à être présenté dans la catégorie Un certain regard au festival de Cannes, qui débutera le 8 mai. Il a fallu six ans de préparation pour que le film puisse être tourné au printemps 2017.

Découvrez la bande annonce de Rafiki :