Inde : le prince gay pointe la responsabilité du Royaume-Uni dans les lois homophobes

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Manvendra Singh Gohil, prince ouvertement gay qui oeuvre pour les droits LGBT+ en Inde, a décidé de remettre les pendules à l'heure.

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Inde : le prince gay pointe la responsabilité du Royaume-Uni dans les lois homophobes - starobserver / Flickr

Manvendra Singh Gohil est le premier prince du monde à être sorti du placard, en 2006. Âgé de 52 ans, il œuvre depuis pour les droits LGBT+ et s’implique dans la lutte contre le VIH-sida notamment par le biais de son organisation non gouvernementale, The Lakshya Trust. Il a d’ailleurs récemment pris la parole à la Conférence internationale sur le sida à Amsterdam.

Preparing to speak at the International AIDS Conference

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Dans un long entretien accordé au Gay Times le 31 juillet, Manvendra Singh Gohil est revenu sur son coming out, et la relation compliquée qu’il entretient avec sa famille. Mais aussi et surtout sur la responsabilité du Royaume-Uni dans la situation actuelle, délicate, pour les personnes LGBT+ en Inde.

Les allers-retours de l’article 377

Décriminalisée en 2009 puis criminalisée de nouveau en 2013 par la Cour suprême du pays, l’homosexualité y est punie par l’article 377, qui réprimande le sexe non-procréatif. Or, il s’agit d’un texte imposé par le Royaume-Uni lors de sa main mise coloniale l’Inde, en 1871. L’héritier probable du maharaja de Rajpipla (au Gujarat, au nord-ouest de l’Inde) a interpellé le Royaume-Uni sur sa « grande responsabilité » dans la situation actuelle pour celles et ceux qui dépassent de l’étroit cadre hétéronormé dans son pays, ainsi que les autres pays qu’il avait colonisé.

« Avant que ces lois ne voient le jour, l’homosexualité faisait partie de la société indienne, être transgenre faisait partie de la société indienne, et même la prostitution faisait partie de la société indienne  », a-t-il rappelé. « Nous avons des preuves de cela sous la forme d’écrits, de temples, de sculptures et de peintures. Il s’agit d’une loi britannique qui est toujours en vigueur en Inde ». Une déclaration forte alors que la Cour suprême indienne se penche à nouveau sur le cas de cette loi (depuis le 10 juillet 2018) et qui pourrait bien, cette fois-ci, l’abroger pour de bon. La même cour a, en effet, statué que la vie privée – et donc l’orientation sexuelle – était un droit fondamental, en août 2017.