« Paranoïa », « Dark River » et « L'école est finie » : notre critique ciné de la semaine

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Un thriller psychologique, un drame rural et une comédie romantique : cette semaine, notre sélection joue avec une grande variété de sentiments.

Paranoia Steven Soderbergh
« Paranoïa », Steven Soderbergh - Twentieth Century Fox

Paranoïa

Réalisation : Steven Soderbergh
Thriller – États-Unis – 2018
Distribution : Claire Foy (Sawyer Valentini), Joshua Leonard (David Strine), Jay Pharoah (Nate Hoffman), Amy Irving (Angela Valentini), Juno Temple (Violet), Polly McKie (l’infirmière Boles)

Sawyer Valentini, une jeune femme harcelée par un ancien collègue, cherche de l’aide auprès d’une psychologue, mais elle est internée contre son gré…

Steven Soderbergh nous revient en forme avec ce thriller psychologique très efficace. Et croyez-le ou non, ce bien nommé Paranoïa a même été tourné avec un iPhone ! un 7+, pour être exact, d’où le format inhabituel proche du 4/3 et ce grain un peu sale au rendu très cru.

Cet éprouvant survival en huis clos repose sur un scénario plutôt simple, mais habilement amené, qui laisse le spectateur dans le doute : est-elle lucide ou bien réellement fissurée du ciboulot ?

Note : 4/5

Claire Foy (la Reine Elizabeth II de la série The Crown) en impose face à Joshua Leonard, glaçant dans le rôle de l’érotomane qui la traque. Une nouvelle réussite du sieur Soderbergh.

Dark River

Réalisation : Clio Barnard
Drame – Royaume-Uni – 2018
Distribution : Ruth Wilson (Alice), Mark Stanley (Joe Bell), Esme Creed-Miles (Alice jeune), Aiden McCullough (Joe jeune), Shane Attwooll (Tower), Sean Bean (Richard Bell),

Après le décès de son père et quinze ans d’absence, Alice revient chez elle, dans le Yorkshire. Elle réclame la part de la ferme qui lui a été promise. Mais son frère n’est pas d’accord.

Ce drame rural poignant mêle secrets de famille et réalisme des difficultés agricoles. Le retour d’Alice sur ses terres fera ressurgir en elle la peur et le traumatisme qui l’avaient poussée à l’exil. La reconstruction ne sera pas facile pour cette fratrie rongée par les non-dits et la culpabilité. D’autant que leurs divergences sur la manière de gérer la ferme familiale engendre rancœur et même violence.

Note : 4/5

Ruth Wilson, formidable de force et de fragilité, impressionne. Son collègue Mark Stanley n’est pas en reste. La réalisatrice avait tapé fort en 2013 avec son premier film de fiction, Le géant égoïste. Ce drame intimiste à la fois rude et beau affirme à nouveau son immense talent.

L’École est finie

Réalisation : Anne Depétrini
Comédie – France – 2018
Distribution : Bérengère Krief (Agathe Langlois), Grégory Fitoussi (Raphaël), Marilou Berry (Diane), Patrick Chesnais (Gilbert), Catherine Hosmalin (Simone), Anne Depétrini (Josy)

Agathe Langlois vient d’être titularisée comme prof d’anglais. Mais la jeune parisienne déchante aussitôt : elle est mutée en province, dans un village de Picardie !

Pour sa seconde réalisation après Il reste du jambon ? (2010), Anne Depétrini reste dans le registre de la comédie romantique. Cette nouvelle tentative s’avère plus concluante, mais reste encore trop sage. Et surtout trop prévisible. Tout sent le réchauffé, comme si la paresse des sempiternelles redifs de l’été avait gangrené le grand écran. L’humour y est scolaire (bah tiens) et les thèmes rebattus. Même l’histoire d’amour ultra timide manque de peps. Reste la prestation honorable de Bérengère Krief, également humoriste. Son personnage est plutôt gentillet, mais elle arrive à lui apporter du pétillant et de la sympathie.

Note : 3/5

N’attendez quand même pas trop pour le voir, cette comédie impersonnelle risque fort de ne pas passer l’été.

Également à l’affiche cette semaine :

Skyscraper (réalisé par Rawson Marshall Thurber) : un ancien agent du FBI reconverti dans la sécurité des gratte-ciel est à Hong Kong pour le lancement du plus grand building du monde. Un groupe armé prend d’assaut le bâtiment et déclenche un incendie. Il va devoir sauver sa famille restée dans la tour. Quelque part entre Piège de Cristal et La Tour Infernale, un film d’action über efficace et très premier degré, pour les amateurs et amatrices de sensations fortes et de Dwayne Johnson.

Interrail (réalisé par Carmen Alessandrin) : un groupe d’ami.e.s fraîchement bachelier.e.s part pour un voyage en train à travers l’Europe. Ce périple mettra leur amitié à l’épreuve et leur donnera leurs plus beaux souvenirs. Visiblement destiné à un public millénial (les personnes nées après 1999, ndlr), une jolie balade dépaysante pleine de clichés sur les jeunes d’aujourd’hui, mais plutôt sympathique.