« Corpo Elétrico », « Deadpool 2 » et « No dormirás » : notre critique ciné de la semaine

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A l'affiche au ciné cette semaine, la vie d'un jeune homo à São Paolo, des super-héro.ïne.s mi-badass mi-potaches et une nuit blanche assurée.

Corpo Eléctrico
Corpo Eléctrico / Optimale distribution

Corpo Elétrico

Réalisation : Marcelo Caetano
Comédie dramatique – Brésil – 2017
Distribution : Kelner Macêdo (Elias), Lucas Andrade (Wellington), Welket Bungué (Fernando), Ana Flavia Cavalcanti (Carla), Marcia Pantera (Marcia Pantera)

Fraîchement arrivé à São Paolo, Elias, un jeune homosexuel travaille en tant que créateur de mode dans un atelier. Peu à peu, il se lie avec ses collègues, et découvre la vie dans la grande ville.

Marcelo Caetano, dont c’est ici le premier long métrage, décrit une jeunesse décomplexée et plutôt réaliste du Brésil actuel. Du moins dans les grandes métropoles. Elias et ses ami.e.s ne sont ni riches, ni pauvres, mais leur vie est simple, à l’image de ce que renvoie l’imaginaire du pays. Le scénario est plutôt mince et sans réelle histoire. Juste la vie qui passe, entre ami.e.s et amants (et amis-amants) – qui deviennent en quelque sorte une famille – et travail routinier.

Note : 3,5/5

Cette chronique douce et légère est une tranche de vie sympathique qui parlera à tous les garçons sensibles. Il y en a pour tous les goûts, même si les lesbiennes manquent à l’appel. Les ami.e.s et collègues hétéros sont également bien présent.e.s et totalement friendly, ce qui peut paraître un peu étrange dans un pays où la criminalité envers les personnes LGBT+ est très importante. Mais qu’importe ! Ce n’est pas le propos, et on se laisse bercer par les flâneries et moments simples de cette bande de copains et copines.

Et Elias est tellement attachant (so cute !)

Deadpool 2

Réalisation : David Leitch
Comédie-action – Etats-Unis – 2018
Distribution : Ryan Reynolds (Wade / Deadpool), Morena Baccarin (Vanessa), Josh Brolin (Cable), Julian Dennison (Russell), Zazie Beetz (Domino)

Afin d’aider Russell, un ado mutant, Deadpool monte une équipe de super-héro.ïne.s, la X-Force. Ensemble, ils vont tout faire pour l’empêcher de commettre l’irréparable.

L’inénarrable Deadpool nous revient pour un second opus encore plus déjanté que le premier, et c’est un vrai bonheur. Tout le sens comique de Ryan Reynolds est mis à profit pour nous faire passer un super moment à 100 à l’heure. Pas le temps de s’ennuyer, ça explose de tous les côtés, les gags s’enchainent à vive allure, les grossièretés aussi !

Note : 4/5

Le scénario tient bien la route (pour un film d’action) et les effets spéciaux sont de qualité, ce qui n’est pas toujours le cas avec les blockbusters de super-héros. Il n’y a franchement rien à redire ; le carton est assuré. On appréciera en outre l’autodérision dont fait preuve Big Ryan et ses acolytes aux gros biscotos. La flopée de guests qui l’entoure s’en donne à cœur joie. Et on a même droit à un clin d’oeil de Brad Pitt (non, vraiment, juste le temps de cligner les yeux).

Un film sensible et délicat. Non, je plaisante ! Tonitruant et mal élevé !

No dormirás

Réalisation : Gustavo Hernandez
Thriller fantastique – Argentine – 2017
Distribution : Eva De Dominici (Bianca), Belén Rueda (Alma Böhm), Natalia de Molina (Cecilia)

1984. Dans un hôpital psychiatrique abandonné, Alma Böhm, monte une pièce de théâtre en expérimentant une technique extrême de jeu. En privant ses comédien.ne.s de sommeil, elle est persuadée de les préparer à être au top…

Gustavo Hernandez s’inspire de faits réels pour construire un récit à la lisière du thriller, du psychologique et du film de fantôme. À grand renfort de scènes sombres et torturées, il entraîne le public dans les limbes où se trouvent plongé.e.s ces malheureux comédien.ne.s. Est-ce un rêve ? Est-ce un monde parallèle ? Alambiquée, cette affaire !

Note : 2,5/5

On pourrait aussi, en sortant du thème fantastique, y voir une métaphore de la politique de l’époque, où les opposant.e.s au régime étaient enfermé.e.s à l’asile, voire assassiné.e.s.

Heureusement, même si l’exercice est un peu inégal, l’ensemble est sauvé par l’interprétation haut de gamme et la photographie, sublime !

Egalement à l’affiche cette semaine

Et mon cœur transparent (réalisé par David et Raphaël Vital-Durand) : pas de promo, pas de bande-annonce au cinéma, je craignais le pire… mais ouf, c’est une bonne surprise ! Julien Boisselier est étonnant en mari éploré mais déterminé. La mise en scène est inventive et les effets de styles apportent une vraie personnalité à ce petit thriller sorti de nulle part. Original et intrigant.

Manhattan Stories (réalisé par Dustin Guy Defa) : une journée dans la presqu’île new-yorkaise, suivant quelques personnages qui n’ont pas vraiment de liens entre eux. Même si leurs péripéties n’ont rien de palpitant, cette histoire tournée en 16 mm (à l’ancienne !) peut charmer par son côté allenien. À noter, une excellente bande son soul et jazz.