« Dieu vous a fait ainsi et vous aime ainsi » : le Pape François se prendrait-il pour Lady Gaga ?

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Comme à son habitude, le Pape François oscille entre deux discours : l'un « progressiste », et l'autre, conservateur.

Le Pape François en mai 2017 à Gênes - Foto di stock / Shutterstock.com
Le Pape François en mai 2017 à Gênes - Foto di stock / Shutterstock.com

Le quotidien espagnol El País a publié ce week-end une interview de Juan Carlos Cruz, un survivant d’abus sexuels. Enfant, cet homme a été victime du prêtre pédophile chilien Fernando Karadima. Il milite aujourd’hui pour la reconnaissance des victimes d’abus sexuels par des représentants de l’Église. C’est dans ce cadre qu’il a récemment rencontré le Pape François.

Au cours de cette entrevue, la question de l’homosexualité a été abordée, puisque Juan Carlos Cruz est lui même gay : « J’ai expliqué que je ne suis pas la réincarnation de Louis de Gonzague (jésuite béatifié par l’Église catholique, devenu le saint patron des personnes séropositives, ndlr) mais je ne suis pas quelqu’un de mauvais, j’essaie de ne blesser personne. Il m’a dit “Juan Carlos, que vous soyez gay importe peu. Dieu vous a fait ainsi et vous aime ainsi. Cela n’a pas d’importance. Le Pape vous aime ainsi. Vous devez être heureux de ce que vous êtes.” »

Un signe d’évolution au Vatican ?

Par le passé, le Pape François avait déjà fait preuve d’une certaine forme de tolérance vis-à-vis des personnes homosexuelles ou bisexuelles en déclarant en 2013 « Qui suis-je pour juger un homosexuel qui cherche le Seigneur ? ». Cette nouvelle déclaration faite à Juan Carlos Cruz – même si elle se place dans le contexte d’une conversation privée – serait-t-elle le signe d’une nouvelle évolution sur le sujet ?

En apparence plus ouvert que son prédécesseur Benoît XVI, le Pape François n’en reste pas moins porteur de messages qui restent dans la droite ligne du Vatican, comme lorsqu’il s’exprimait sur la prétendue théorie du genre, en affirmant qu’elle est enseignée en France : « Ceci est contre les choses naturelles. Qu’une personne change de sexe, c’est une chose. Mais c’en est une autre de l’enseigner dans les écoles pour changer les mentalités. J’appelle ça la colonisation idéologique », déclarait-il en 2016.