Aux États-Unis, les droits des personnes trans en prison gravement menacés par l'administration Trump

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Après l'accès à la santé, ce sont les droits des personnes trans incarcérées qui risquent d'être bafoués par une nouvelle mesure.

Couloir d'une prison aux États-Unis - Thomas Hawk / Flickr
Couloir d'une prison aux États-Unis - Thomas Hawk / Flickr

C’est un nouveau coup de poignard que vient de planter l’administration Trump dans le dos de la communauté trans. Après une modification de l’Obamacare qui met à mal l’accès à la santé pour cette population, une mesure de l’ancien président démocrate va encore une fois être révisée.

La sécurité des détenu.e.s trans menacée

Dans une note publiée ce vendredi 11 mai, le Bureau fédéral des prisons – l’organe fédéral qui gère l’administration pénitentiaire des États-Unis – a annoncé la révision des conditions de détention des personnes trans incarcérées.

Les détenu.e.s seront désormais affecté.e.s en fonction de leur genre assigné à la naissance. Les agents de l’État fédéral auront donc toute latitude de placer, par exemple, une femme trans dans une prison pour hommes. Déjà particulièrement vulnérables, les détenu.e.s trans seront encore plus exposées aux violences physiques et morales par ce retour en arrière. Sous Barack Obama, il avait été décrété que le traitement des personnes trans en prison se ferait « sur la base du cas-par-cas » pour garantir la santé et la sécurité du ou de la détenu.e. Cette mesure était en accord avec le Prison Rape Elimination Act de 2003, loi votée pour faire reculer les violences sexuelles perpétrées dans les prisons américaines.

Une plainte aux relents transphobes

Ce changement fait suite à la plainte de plusieurs femmes cisgenres actuellement en détention, qui estiment que la possibilité pour une personne trans d’être placée dans un quartier correspondant au genre auquel elle s’identifie « crée une situation qui viole l’intimité des femmes détenues, met en danger la santé physique et mentale des plaignantes, y compris le personnel pénitentiaire et augmente la probabilité d’être violée. »

Des arguments contredits très nettement par les chiffres du Movement Advancement Project and the Center for American Progress qui montrent que 24,1 % des détenu.e.s trans ont déjà rapporté avoir été victimes d’une agression sexuelle perpétrée par un.e autre détenu.e. Un pourcentage qui tombe à 2 % pour l’ensemble des détenu.e.s. Affirmer qu’une personne trans représente un danger car elle pourrait potentiellement être auteure d’une agression sexuelle est un élément central des discours transphobes, comme on a pu le constater lors de la polémique autour des Bathroom Bills en 2016.