New York : une femme trans violée dans une prison d'hommes reçoit un dédommagement historique

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Ancienne détenue dans une prison masculine de l'État de New York aux États-Unis, la Sullivan Correctional Facility, LeslieAnn Manning y a été violée en 2013. Cinq ans plus tard, elle a obtenu une réaction de la justice américaine.

Une femme trans tenant une carnet sur lequel le symbole transgenre est tracé au feutre
Une femme trans tenant un carnet sur lequel le symbole transgenre est tracé au feutre - nito / Shutterstock

LeslieAnn Manning, femme trans de 51 ans et ancienne détenue, vient d’obtenir une indemnité inédite à New York. Le Département de corrections et de supervision communautaire de l’État de New York (New York State Department of Corrections and Community Supervision) va lui verser la somme de 100 000 dollars (environ 81 000 euros) de dommages et intérêts, à la suite de sa plainte pour un viol subi en 2013 dans la prison pour hommes où elle avait été incarcérée.

Broadly, qui a relayé l’information, parle d’une grande première, d’une « somme historique » pour ce type de plaintes, courantes dans un système judiciaire et carcéral qui s’est déjà illustré maintes fois en matière de transphobie.

Aujourd’hui, LeslieAnn Manning, reconnaissante envers son équipe légale, se trouve à la Wende Correctional Facility, une autre prison d’hommes, non loin de Buffalo. Elle souligne que des commentaires sur son identité de genre et sa sexualité continuent de pleuvoir de la part des détenus, et que ses plaintes auprès des gestionnaires de l’établissement pénitencier sont balayées d’un revers de la main.

Une avancée encore timorée pour les droits des personnes trans en prison aux USA

Susan Hazeldean, directrice d’un cours sur les droits LGBT+ à l’école de droit de Brooklyn, a déclaré à Broadly : « J’espère que ce cas fera en sorte que le département correctionnel prendra vraiment au sérieux la sécurité des prisonniers et prisonnières LGBT+, et tenir leurs obligations légales. La sécurité des gens comme Madame Manning, qui se trouve être des personnes transgenres en prison, ne doit pas être une réflexion après-coup ». Il reste à LeslieAnn Manning encore trois ans de sa peine de trois décennies à purger.