Victoire historique pour les personnes trans en Suède

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Le pays nordique vient de décider d'attribuer une compensation financière aux personnes trans qui ont été stérilisées de force entre 1973 et 2013. Une première.

Drapeau Suédois et LGBT
Drapeau Suédois et LGBT - Shutterstock

C’est une révolution pour les personnes trans qui s’est produite le 21 mars 2018 à Stockholm. Le Parlement Suédois a décidé de mettre en place un système de compensation pour rétribuer les personnes qui ont subi des stérilisations forcées entre 1973 et 2013. Entre 600 et 700 personnes pourraient recevoir 22 500 euros de dédommagement.

Cette information ne fait pas les gros titres. Pourtant c’est la première fois au monde qu’un pays prend ses responsabilités sur ce sujet. Jusqu’à 2012, la Suède rendait la stérilisation obligatoire pour les personnes trans souhaitant accorder leur état civil à leur identité de genre. Cela les obligeait à recourir à des protocoles chirurgicaux lourds, s’accompagnant de la destruction des gamètes. Cette pratique fut la règle commune à la plupart des pays du Monde qui autorisent le de changement d’état civil des personnes trans.

La fédération suédoise pour les droits des LGBTQ (RSFL) se félicite de cette décision. Elle planche dessus depuis 2013, et considère qu’il s’agit d’une étape importante pour que l’état reconnaisse ses torts. « L’argent ne peut pas réparer la douleur de perdre involontairement ses capacités reproductives », a expliqué Emelie Mire Åsell, porte-parole trans pour les questions trans et intersexes, dans un communiqué. « Nous espérons que le gouvernement suédois va décider d’organiser une cérémonie avec de réelles excuses. Ensuite nous pourrons tourner cette page noire de l’histoire suédoise », a ajouté Magnus Kolsjö, président de l’association.

En France, la loi du 18 novembre 2016, dite loi de modernisation de la justice du XXIe siècle, a mis fin à cette règle qui a fait des milliers de victimes, entre 1992 et 2017. Komitid espère que cette révolution suédoise donnera des idées aux député.e.s français.e.s, pour ne pas en rester là sur la question des droits des personnes trans.