Coiffeur licencié à Paris : le motif homophobe reconnu

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La cour d'appel de Paris a condamné mercredi 21 février le salon de coiffure qui avait licencié un coiffeur en raison de son homosexualité.

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Quand la Justice balance du bon côté - Michael Coghlan / Flickr

Souvenez-vous. En 2015, la manager d’un salon de coiffure qui venait de décider le licenciement de son salarié l’avait traité de « PD » dans un SMS envoyé par erreur. « Je ne le sens pas, c’est un PD, ils font tous des coups de putes », avait-elle écrit. La manager avait justifié la rupture de la période d’essai du salarié en raison de son absence pour problème de santé. Le Conseil des prud’hommes avait considéré en 2016 que le terme « PD » employé par la manager ne pouvait être « retenu comme propos homophobe, car il est reconnu que les salons de coiffure emploient régulièrement des personnes homosexuelles (…) ». Une décision qui avait choqué à l’époque.

Ce mercredi 21 février, la cour d’appel de Paris a réformé ce jugement. Selon la cour, la gérante n’a pu justifier que sa décision de mettre fin à la période d’essai n’était motivé qu’en raison de l’absence pour problème de santé. « Ces faits, pris dans leur ensemble, laissent présumer l’existence d’une discrimination en lien avec l’orientation sexuelle supposée du salarié », a tranché la cour d’appel.

De son côté, Maître Étienne Deshoulières, l’avocat de Mousse, association qui était intervenue aux côtés du coiffeur licencié pour faire reconnaître le caractère discriminatoire du licenciement, a salué ce jugement :

« Aucun salarié, coiffeur ou non, ne peut être sanctionné ou licencié en raison de son homosexualité. A défaut, la sanction est nulle, car reposant sur des motifs discriminatoires. C’est ce que rappelle aujourd’hui la Cour d’appel de Paris, qui réforme – et c’est heureux – le jugement maladroit du Conseil de prud’hommes de Paris. »