Homophobie dans le foot : la LFP réfléchit à un dispositif « plus clair » que le maillot arc-en-ciel

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Le président de la Ligue de football professionnel (LFP) Vincent Labrune et son directeur général, Arnaud Rouger, disent réfléchir à une opération de lutte contre l'homophobie « plus claire » que le maillot arc-en-ciel en Ligue 1.

Frédéric Besnier, Vincent Labrune et Arnaud Rouger, de la Ligue professionnelle de football lors de leurs auditions à l'AN le 22/11/2023
De gauche à droite : Frédéric Besnier, Vincent Labrune et Arnaud Rouger, dirigeants de la Ligue professionnelle de football lors de leurs auditions à l'AN le 22/11/2023 - Capture d'écran

Le président de la Ligue de football professionnel (LFP) Vincent Labrune et son directeur général, Arnaud Rouger, ont indiqué mercredi 22 novembre qu’ils réfléchissaient à une opération de lutte contre l’homophobie « plus claire » que le maillot arc-en-ciel en Ligue 1.

Le 14 mai dernier, au moins cinq joueurs du championnat de France ont refusé de porter ce maillot à l’occasion de la campagne « Homos ou hétéros, on porte tous le même maillot ».

« On se pose la question de savoir de quelle manière on va continuer, les associations nous disent “défendre la cause c’est noble, mais pas en créant un buzz négatif” », a rapporté Arnaud Rouger devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les « défaillances de fonctionnement au sein des fédérations françaises de sport ».

« Manque de clarté »

Pour certains, a-t-il expliqué, le message véhiculé par ce maillot « manque de clarté » et « la frontière est ténue entre lutter contre l’homophobie et faire la promotion de l’homosexualité ». « On réfléchit à un dispositif plus clair dans la communication », a ajouté le dirigeant.

Devant la multiplication des chants homophobes dans les stades, Vincent Labrune a pour sa part plaidé pour une interruption systématique d’un match « au premier chant » de ce type.

« On est prêts à aller le plus loin possible, les questions de discrimination en général ça m’insupporte, les questions d’homophobie ça me rend fou », a-t-il déclaré.

« Il faut interrompre la rencontre, ça me semble une bonne mesure de marquer le coup. Je n’ai pas compris pourquoi au Parc des Princes, alors que ça a duré 10 minutes, l’arbitre ne l’avait pas fait », a ajouté le président de la LFP, en référence au match PSG-OM fin septembre.

Le PSG avait été sanctionné après coup d’une fermeture pour un match de la tribune Auteuil.

« Je suis pour l’interruption systématique, mais je ne peux pas être pour l’interruption définitive, en vertu du principe de réalité, parce que si on interrompt à chaque match de manière définitive il n’y a plus de match, il ne faut pas que (les homophobes) gagnent », a précisé Vincent Labrune.

Pour Arnaud Rouger, la LFP est « pionnière sur la sensibilisation » des staffs et joueurs à la lutte contre l’homophobie, « avec 48 ateliers dans 20 clubs différents », mais « ça reste très difficile ».

Il faut faire comprendre aux supporters que chanter des paroles homophobes, « c’est ringard », a-t-il ajouté. Il faut « qu’ils comprennent qu’ils sont à côté de la plaque, et à côté de la société dans lesquels ils évoluent ».