Le ministre des Sports italien nie être homophobe après ses propos sur Jankto

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Le ministre italien des Sports, Andrea Abodi, a nié mardi 11 juillet des accusations d'homophobie après la colère suscitée dans le pays par ses commentaires sur le footballeur ouvertement gay Jakub Jankto.

Jakub Jankto en 2020
Jakub Jankto en 2020 - ph.FAB / Shutterstock

Dans une interview publiée par La Stampa, M. Abodi a déclaré qu’il « ne voulait pas passer pour un homophobe » après avoir dit qu’il « n’aimait pas l’ostentation » du milieu de terrain tchèque, qui devrait signer cet été avec le club promu en Serie A, Cagliari.

Ce commentaire, fait lors d’une interview à la radio lundi, a été interprété comme faisant référence au fait que Jankto a révélé son homosexualité en février.

Mais M. Abodi a insisté sur le fait qu’il parlait de ce qu’il considère comme une « ostentation excessive » chez certains participants aux marches annuelles des fiertés LGBT+, plutôt que de la liberté des personnes d’exprimer leur orientation sexuelle.

« Ma réponse avait la spontanéité requise lorsque vous devez donner une réponse très brève, surtout à la radio où vous disposez de très peu de temps », a déclaré M. Abodi.

« J’ai réuni deux concepts qui devaient rester séparés… L’identité de chacun doit être respectée et j’espère qu’un millier d’autres personnes feront leur coming out », a ajouté M. Abodi.

Jankto deviendra le premier joueur ouvertement gay de la Serie A lorsque sera officialisé son transfert de Getafe à Cagliari.

L’international tchèque de 27 ans, qui fait partie d’une poignée de joueurs de haut niveau ayant révélé publiquement leur homosexualité alors qu’ils sont encore en activité, va retourner en Italie, où il a précédemment joué à l’Udinese, à Ascoli et à la Sampdoria.

M. Abodi, 63 ans, est ministre des Sports et de la jeunesse dans un gouvernement de droite dirigé par le parti des Fratelli d’Italie (FDI), qui a des racines néo-fascistes.

Les militant·es des droits des personnes LGBT dénoncent le traitement réservé à la communauté LGBT+ italienne depuis que la cheffe du gouvernement et du FDI, Giorgia Meloni, a pris ses fonctions en octobre dernier sur la base d’un programme prônant les valeurs familiales traditionnelles.

Les stades de football italiens ont souvent été le théâtre d’actes de sectarisme et de racisme de la part de groupes de supporters organisés, dont un grand nombre ont des opinions politiques ouvertement d’extrême droite.