Variole du singe : la baisse de l'incidence des cas confirmée en France, selon la DGS

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Lors d'un point presse, Jérôme Salomon, le Directeur général de la Santé, a évoqué une baisse de l'incidence en France, où 3547 cas de variole du singe ont été déclarés depuis le début de l'épidémie.

Monkeypox
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Des propos rassurants. Lors d’un point presse sur la variole du singe, organisé mardi 30 août, le Directeur général de la Santé, le Pr Jérôme Salomon a annoncé que le pic de l’infection serait passé et que la France, comme d’autres pays européens, connaîtrait une baisse de l’incidence des cas.

« Mais il faut rester prudent », s’est-il empressé d’ajouter, expliquant qu’on doit continuer la recherche et l’information sur cette épidémie de variole du singe, dont le premier cas a été confirmé en France le 19 mai dernier.

Cette infection est endémique depuis des décennies dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest mais depuis le mois de mai, plus de 100 pays ont déclarés des cas (41000 au 23 août selon l’OMS).

Le profil des personnes touchées n’a pas changé. En France, sur les 3547 cas déclarés de variole du singe, 97 % touchent des Hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes (HSH). Selon le dernier point de situation de Santé publique France, parmi les cas pour lesquels l’information est disponible, 68 (3 %) ont été hospitalisés du fait de leur infection au virus Monkeypox, cette proportion reste stable dans le temps.

Aucun décès n’a été signalé à ce jour.

Selon le Professeur Yazdan Yazdanpanah, Directeur de l’ANRS | MIE et médecin infectiologue à l’hôpital Bichat, à Paris, la transmission se fait quasi exclusivement par contact direct et prolongé. Parmi les messages de prévention importants, le Pr Yazdan Yazdanpanah a expliqué que chez les personnes infectées, l’usage du préservatif doit être prolongé pendant huit semaines après la fin de la période de contagiosité (lorsque les croûtes des lésions ont disparues). On a pu observer, sur des personnes qui prenaient la PrEP, que des personnes peuvent être atteintes de la variole du singe, mais sans avoir de symptôme. Selon le Pr Yazdanpanah, la transmission est sans doute possible dans ce cas.

Sur la vaccination, le Pr Salomon a annoncé que 70 000 doses avaient été injectées à ce jour, mais sans pouvoir préciser le nombre exact de personnes vaccinées (avec une, deux ou trois doses). Selon lui, la vaccination seule ne permettra pas de contrôler cette épidémie, et c’est bien une stratégie de prévention combinée (incluant aussi des changements de comportements) qui doit être poursuivie.

La semaine dernière, plusieurs associations ont dénoncé justement le manque de stratégie claire de la part des pouvoirs publics, soulignant que « hormis les avis de la Haute Autorité de Santé (HAS), jamais le ministère de la Santé et de la Prévention ou Santé Publique France (SPF) ne nous ont transmis d’objectifs clairs pour contrôler cette épidémie et y mettre fin. »

La Docteure Caroline Semaille, Directrice générale adjointe de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a précisé que les effets secondaires du vaccin sont connus, peu graves (notamment douleur au point d’injection). Un total de 140 000 doses ont été déstockées, trois mois après les premiers cas en France. Pour les personnes nées avant 1980, une seule dose suffit mais une précédente vaccination ne protège pas contre la variole du singe.  Il y a actuellement 219 centres de vaccination (liste sur sante.fr/monkeypox)

En conclusion, Jérôme Salomon a tenu a souligné la forte mobilisation des soignant·es, des chercheur·euses, ainsi que du milieu associatif LGBT et des lieux de rencontre où l’on trouve des affiches et des flyers d’information. Il a annoncé que le ministre de la Santé et de la Prévention rencontrerait à nouveau les associations le 8 septembre prochain.

Toutes les informations sur la variole du singe et sur la vaccination sur le site de Sexosafe.