Indonésie : émoi autour de la détention de Millen Cyrus, une influenceuse trans

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Les forces de l'ordre indonésiennes ont été critiquées après avoir placé Millen Cyrus, une influenceuse trans, dans une cellule pour hommes.

Millen Cyrus
L'influenceuse Millen Cyrus - @millencyrus / Instagram

Des groupes de défense des droits humains ont critiqué la police indonésienne, pour avoir placé une célèbre influenceuse trans dans une cellule avec un homme, affirmant que son cas illustre la discrimination des personnes trans dans le plus grand pays musulman au monde.

Millen Cyrus, 21 ans, qui a un million d’abonnés à son compte Instagram, a été arrêtée le week-end dernier à Jakarta et accusée de possession de drogue. Elle avait annoncé en début de semaine qu’elle espérait être transférée hors de la cellule des hommes, dans un entretien avec un média local.

« Sa carte d’identité définissait l’accusée comme un homme », a souligné le porte-parole de la police de la capitale, Yusri Yunus. « Cependant, compte tenu de la situation, il (sic) a depuis été placé dans une cellule individuelle ».

« La police a agi de manière discriminatoire à l’égard de son identité de genre en l’enfermant dans une cellule pour hommes »

« Nous demandons que la police respecte les droits des suspects sans discrimination », a réagi Arus Pelangi, membre d’une association militant pour les droits des personnes trans. « La police a agi de manière discriminatoire à l’égard de son identité de genre en l’enfermant dans une cellule pour hommes ».

Pour Maidina Rahmawati, de l’Institut pour une réforme de la justice criminelle (ICJR), les policiers auraient dû se rendre compte de la « vulnérabilité » de Millen Cyrus.

« S’ils ne savaient pas dans quelle cellule la placer, ils auraient dû prendre conseil auprès de psychologues ou de travailleurs sociaux », a-t-elle estimé.

En février dernier, une proposition de loi a été déposée par les membres de la Chambre des représentants. Appelée « Family Resilience Bill », elle vise à envoyer toutes les personnes LGBT+ dans des centres de réadaptation et de rééducation gérés par l’État afin de subir un « traitement ». Ce texte vise toutes les personnes ayant des « déviations sexuelles », ce qui inclue notamment l’homosexualité, au même titre que l’inceste et les pratiques SM.

Avec l’AFP