PrEP : une injection de cabotegravir tous les deux mois plus efficace que le traitement standard

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L'injection d'un médicament appelé cabotegravir toutes les huit semaines permet de prévenir la contamination par le VIH, encore plus efficacement que la prise quotidienne de comprimés.

Sergii Sobolevskyi / Shutterstock

L’injection d’un médicament appelé cabotegravir toutes les huit semaines permet de prévenir la contamination par le VIH, encore plus efficacement que la prise quotidienne de comprimés dans le cadre de la PrEP qui a déjà révolutionné la prévention contre le virus, ont annoncé lundi les Instituts américains de santé (NIH).

Grand essai clinique

Les NIH ont communiqué les résultats préliminaires d’un grand essai clinique lancé il y a plus de trois ans dans sept pays dont les États-Unis, le Brésil, la Thaïlande et l’Afrique du Sud, auprès d’hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes ainsi que de femmes trans, la plupart de moins de 30 ans. Ce sont les populations parmi les plus touchées par l’épidémie de VIH. Un autre essai est en cours sur des femmes cisgenres.

Actuellement, le seul médicament préventif homologué est un antiviral des marques Truvada et Descovy aux Etats-Unis. Les personnes séronégatives doivent le prendre tous les jours, et voient leur risque d’être infectées lors de rapports non protégés réduit de 99 %, selon les Centres de prévention des maladies américains (CDC). Mais la nécessité de prise quotidienne est considérée comme un obstacle possible, d’où les recherches sur une méthode moins contraignante.

Suivi de 4500 personnes

Les résultats dévoilés lundi se fondent sur le suivi de plus de 4.500 personnes. La moitié a reçu l’injection tous les deux mois du médicament cabotegravir (avec des comprimés placebo du traitement préventif standard), et l’autre moitié recevait une injection placebo (et le traitement préventif standard). Tous les participants étaient donc traités par une méthode ou une autre.

50 participants ont tout de même été contaminés par le VIH dans la période, mais de façon inégale : 12 dans le groupe cabotegravir, et 38 dans le groupe Truvada.

Cela se traduit par une efficacité de l’injection supérieure de 69 % à celle du Truvada, pourtant déjà considéré comme un pilier des politiques de prévention, notamment aux États-Unis où au moins 200.000 personnes le prennent, selon le laboratoire Gilead.

Devant ces résultats très positifs, les responsables de l’essai clinique ont mis fin prématurément à l’essai en aveugle afin que tou.te.s les participant.e.s puissent bénéficier de la méthode la plus efficace, l’injection.

« Nous sommes très satisfaits des résultats, non seulement en raison de la forte efficacité du cabotegravir, mais aussi car nous avons démontré la haute efficacité dans une étude qui représente de façon adéquate les populations les plus démesurément frappées par le VIH : les HSH (hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes) noirs aux Etats-Unis, les jeunes HSH partout dans le monde, les femmes trans », a déclaré Kimberly Smith, directrice de la recherche et du développement chez ViiV Healthcare (groupe GSK).

Avec l’AFP

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