« My Beautiful Boy », « Une intime conviction », « Artic » : notre critique cinéma de la semaine

Publié le

Timothée Chalamet, révélation dans « Call Me By Your Name », revient dans le rôle d'un ado usager de drogue et fugueur. Une belle perfomance !

Timothée Chalamet et Steve Carell dans « My Beautiful Boy », de Felix Van Groeningen
Timothée Chalamet et Steve Carell dans « My Beautiful Boy », de Felix Van Groeningen

My Beautiful Boy

Réalisation : Felix Van Groeningen
Drame – Etats-Unis – 2018
Distribution : Steve Carell (David Sheff), Timothée Chalamet (Nic Sheff), Maura Tierney (Karen Barbour), Amy Ryan (Vicki), Kaitlyn Dever (Lauren), Christian Convery (Jasper Sheff), Oakley Bull (Daisy Sheff), Jack Dylan Grazer (Nic Scheff adolescent)

David Sheff découvre que son fils de 18 ans est un toxicomane, et ce depuis des années. Lui et sa famille vont tenter de le sortir de sa dépendance…

Note : 4/5

Le réalisateur flamand Felix Van Groeningen, qui nous avait déjà ébloui avec Alabama Monroe (2012) et Belgica (2016), signe ici sont premier film made in Hollywood (yeaaah !). Il adapte les mémoires de David Sheff et de son fils Nic, donnant ainsi aux deux protagonistes la possibilité de raconter chacun leur vécu. Sans porter de jugement, il met en exergue avec un réalisme âpre toute la complexité des addictions et le calvaire des proches qui y sont confrontés. Steve Carell et Timothée Chalamet (vu dans Call Me By Your Name) livrent une belle performance, qui donne toute sa saveur à ce drame certes poignant et solide, mais tout de même assez classique. Ce qui, à priori, est tout le contraire de Felix Van Groeningen…

Une intime conviction

Réalisation : Antoine Raimbault
Drame – France – 2018
Distribution : Olivier Gourmet (Eric Dupont-Moretti), Marina Foïs (Nora), Laurent Lucas (Jacques Viguier), Armande Boulanger (Clémence Viguier), Léo Labertrandie (Félix), Steve Tientcheu (Bruno), Philippe Uchan (Olivier Durandet), François Fehner (le président Richiardi), Jean Benguigui (maître Szpiner), India Hair (Séverine)

Nora, une mère célibataire, est persuadée de l’innocence de Jacques Viguier, dont le second procès en appel va débuter. Elle convainc Éric Dupond-Moretti, un avocat réputé, de reprendre sa défense…

Note : 4/5

Antoine Raimbault s’empare de l’Affaire Suzanne Viguier dont le procès a été très médiatisé. Pas de mystère quant au verdict, donc. L’intérêt du film se trouve ailleurs, lorsqu’il décortique le fonctionnement (et les dysfonctionnements) de la justice française, quand elle doit faire avec les effets pervers de la rumeur. Raimbault a eu la bonne idée de mêler les faits réels à un personnage fictif, incarné par la pugnace Marina Foïs, véritable justicière jusqu’au-boutiste. Olivier Gourmet donne lui aussi une fois encore toute la mesure de son talent dans cette passionnante enquête, qui n’a rien à envier aux polars les plus prenants. Un premier essai plus que prometteur pour le jeune réalisateur !

Arctic

Réalisation : Joe Penna
Aventure – Islande – 2018
Distribution : Mads Mikkelsen (Overgård), Maria Thelma Smáradóttir (la jeune femme)

L’avion d’Overgård s’est écrasé quelque part sur l’Arctique. Il tente de survivre tout en continuant de signaler sa présence.

Note : 4/5

Techniquement parfait et doté d’un suspense intense jamais factice, Arctic est un formidable survival glacé. Ce premier film minimaliste et immersif du brésilien Joe Penna fait d’emblée de lui un vidéaste à suivre. Bien qu’il n’ait fait jusqu’ici que des séries télé et quelques court-métrages, il maitrise impeccablement son sujet. On lui sait gré d’avoir choisi Mads Mikkelsen pour incarner son héros. Impressionnant de justesse, il habite littéralement son personnage. Il a confessé que les 19 jours qu’ont duré le tournage ont été les plus difficiles de sa carrière. On le croit sans peine.

Egalement à l’affiche cette semaine

La Dernière Folie de Claire Darling (réalisé par Julie Bertuccelli) : Un matin, Claire décide de brader tous les objets et meubles que contiennent sa maison. Elle est persuadée qu’elle va mourir ce jour même… Catherine Deneuve et Chiara Mastroianni jouent mère et fille dans cette comédie dramatique bourgeoise convenue, mais non dépourvue de poésie. Alice Taglioni fait une superbe Deneuve !

Tout ce qu’il me reste de la révolution (réalisé par Judith Davis) : Angèle est une architecte issue d’une famille de militants. Le jour où elle est licencée par ses patrons de gauche, elle s’énerve… Première réalisation pour l’actrice, une comédie politico-familiale sympa qui s’aventure sur le terrain de la rom-com avec le trop rare Malik Zidi. Prix du Jury au Festival d’Angoulême.