« Les Invisibles », « Edmond », « In My Room » : notre critique cinéma de la semaine

Publié le

Audrey Lamy, popularisée à la télévision par « Scènes de ménages », surprend dans un rôle émouvant auprès des femmes SDF dans « Les Invisibles ».

« Les Invisible », de Louis-Julien Petit
« Les Invisible », de Louis-Julien Petit - Photo DR

Les Invisibles

Réalisation : Louis-Julien Petit
France – Comédie dramatique – 2018
Distribution : Audrey Lamy (Audrey), Noémie Lvovsky (Hélène), Corinne Masiero (Manu), Déborah Lukumuena (Angélique), Sarah Suco (Julie), Brigitte Sy (Béatrice), Quentin Faure (Laurent), Pablo Pauly (Dimitri), Fatsah Bouyahmed, Marianne Garcia

L’Envol, un centre d’accueil pour femmes SDF dans le nord de la France, doit fermer. Les travailleuses sociales Audrey, Hélène, Manu, et Angélique, vont faire leur possible pour les réinsérer, quitte à être dans l’illégalité.

Note : 4/5

Louis-Julien Petit, l’auteur de la comédie sociale Discount (2015), revient avec un film choral au surprenant casting féminin, constitué en grande partie de non-professionnelles. Ces comédiennes d’un jour, qui ont réellement connu les galères décrites, sont incroyables. Mais celle que l’on remarque le plus est l’épatante Audrey Lamy, dans un rôle émouvant, diamétralement opposé de celui de la Marion qui l’a popularisé à la télévision dans Scènes de ménages. Résolument réaliste, cette tragi-comédie distille heureusement un humour bienvenu qui allège le sentiment d’injustice, puis de révolte qui nous assaille. Une œuvre engagée et rude, mais aussi pleine d’espoir, qui donne enfin une visibilité à ces femmes que la société voudrait mettre au rebut.

Edmond

Réalisation : Alexis Michalik
Comédie dramatique – France – 2018
Distribution : Thomas Solivérès (Edmond Rostand), Olivier Gourmet (Constant Coquelin), Tom Leeb (Leo Volny), Alice de Lencquesaing (Rosemonde Gérard), Lucie Boujenah (Jeanne D’Alcie), Mathilde Seigner (Maria Legault), Alexis Michalik (Georges Feydeau), Jean-Michel Martial (Monsieur Honoré), Dominique Pinon (Lucien), Simon Abkarian (Ange Fleury), Marc Andreoni (Marcel Fleury), Lionel Abelanski (l’huissier)

En décembre 1897, Edmond Rostand, jeune poète et dramaturge en panne d’inspiration depuis deux ans, n’a que quelques semaines pour écrire une pièce pour le grand acteur Constant Coquelin. Cette comédie héroïque tout en alexandrins s’appellera Cyrano de Bergerac.

Note : 4,5/5

La trentaine approchant, l’adulescent Thomas Solivères sacrifie ses éternelles boucles pour entrer dans la peau d’Edmond Rostand, l’un des plus célèbres poètes et dramaturges français. C’est Alexis Michalik, le créateur de la comédie aux cinq Molières dont Edmond est l’adaptation (et qui s’offre au passage le rôle de Georges Feydeau) qui réalise là son tout premier film. Et quel film ! Un tourbillon jubilatoire mené avec un enthousiasme communicatif par une joyeuse troupe haute en couleurs. Cet hommage virevoltant à la plus jouée des pièces, véritable cri d’amour pour le théâtre, est une éblouissante réussite. Que dis-je, un triomphe !

In My Room

Réalisation : Ulrich Köhler
Drame – Allemagne – 2018
Distribution : Hans Löw (Armin), Elena Radonicich (Kirsi), Michael Wittenborn (le père), Ruth Bickelhaupt (la grand-mère), Emma Bading (Rosa), Katharina Linder (Lilo), Felix Knopp (L’éditeur), Kathrin Resetarits (Tanja)
Armin est un grand gaillard qui galère dans son boulot et dans sa vie sentimentale. Un matin, alors qu’il est en visite chez son père, tous les habitants ont disparu…

Note : 3/5

Présenté dans la section Un Certain Regard au dernier Festival de Cannes, ce curieux survival intimiste a de quoi déconcerter. De la raison pour laquelle l’humanité a soudainement disparu de la surface de la planète, on ne saura rien. Mais c’est voulu, le réalisateur ayant privilégié le thème de l’abscence des autres, et de toute évidence également celui du retour écologique à la vie simple. Envoûtant ou ennuyeux, selon qu’on aime la nature ou que l’on ne conçoit pas un film sans un certain quota de dialogues. Quoi qu’il en soit, cette fable crusoesque énigmatique à la fin plutôt inatendue s’avère contre toute attente assez prenante, pour peu qu’on se laisse porter. Ou pas.