À Palerme, des activistes viennent en aide aux personnes LGBT+ en exil

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Deuxième étape de notre tour d'Europe sur l'aide aux réfugié.e.s LGBT+. Après Berlin, direction Palerme, en Sicile où Komitid a rencontré Michael, un jeune gay qui a fui le Nigéria ainsi que des militantes d'Arcigay. Près d'un an après l'arrivée au pouvoir d'une coalition très anti-migrant.e.s, nous avons voulu savoir comment cette association LGBT locale poursuit son travail auprès des exilé.e.s.

Rafaela Pascoal, médiatrice culturelle auprès des exilé.e.s pour Arcigay, à Palerme -
Rafaela Pascoal, médiatrice culturelle auprès des exilé.e.s pour Arcigay, à Palerme - Floriane Valdayron pour Komitid
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Michael a fui le Nigéria pour l'Italie il y a deux ans et demi. Traumatisé par les violences qu'il a subies dans son pays d'origine en raison de son homosexualité, le jeune homme de 23 ans tente de se remettre sur pied, petit à petit. Il peut compter sur l'aide de l'antenne de Palerme de l'association LGBT+ Arcigay, qui lui offre un soutien légal, psychologique et humain. « Parler de mon expérience n'est vraiment pas facile », souffle Michael, s'excusant presque de prendre le temps de peser ses mots entre chaque réponse. Il y a deux ans et demi, ce jeune Nigérien a fui son pays car il s'y sentait « constamment en danger ». « Je me suis fait tabasser par ma famille tellement de fois que je ne saurais pas dire combien, confie le jeune homme. « J'ai toujours senti dans la manière dont mes parents et mon frère me regardaient que j'étais différent et que ce n'était pas une bonne chose ».

Dans un pays où être gay est passible de 14 années de prison, Michael – qui n'a pas souhaité être pris en photo pour ce reportage – a dû supporter les coups de ses proches ; mais pas seulement. « Pour "soigner" mon homosexualité, ma famille est allée jusqu'à me traîner d'églises en églises à la rencontre de plusieurs prêtres », se remémore le jeune homme avec douleur.

Après une année sur les routes de l'exil, il est arrivé à Palerme à l'âge de 21 ans. « J'étais seul. Je n'avais personne ici mais j'avais besoin d'aide pour les démarches administratives », explique Michael. « Puis, je voulais être entouré de personnes comme moi ». C'est pour cela que le jeune homme s'est tourné vers Arcigay Palermo. Si cette association dédiée aux droits des personnes LGBT+ possède des antennes dans toute l'Italie, celle de la capitale sicilienne est la seule du sud du pays à avoir mis en place le service La Migration. Objectif depuis sa création en 2011 : venir en aide aux migrant.e.s LGBT+.

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  • phil86

    Nigérian et pas Nigérien qui désigne un ressortissant du Niger ?