Le Botswana est-il en passe de décriminaliser l'homosexualité ?

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Le nouveau président de ce riche pays d'Afrique australe vient de déclarer qu'il fallait mettre un terme aux discriminations contre les personnes lesbiennes, gays et bisexuelles. Un soutien de poids dans la longue marche vers la fin de la criminalisation de l'homosexualité, héritage de la colonisation britannique.

Des membres de l'association LGBT botswanaise Legabibo devant la Haute Cour de Justice, en 2016
Des membres de l'association LGBT botswanaise Legabibo devant la Haute Cour de Justice, en 2016 - Capture Facebook

Le cas est suffisamment rare de la part d’un chef d’Etat africain pour être souligné. Le président du Botswana, Mokgweetsi Masisi, a récemment fait une déclaration on ne peut plus claire contre les discriminations à l’égard des personnes lesbiennes, gays et bisexuelles.

Selon une information de l’agence africaine ApaNews, Masisi a évoqué explicitement les violences contre les personnes LGB, à l’occasion d’un discours pour commémorer les actions contre les violences faites aux femmes et aux enfants. « Dans ce pays vivent aussi beaucoup de personnes qui sont dans une relation de même sexe, qui ont été violées et qui ont souffert en silence par peur d’être discriminées », a déclaré le président, ajoutant : « Comme tous les autres citoyens, ils méritent que leurs droits soient protégés. »

Soutien de poids

Ce soutien de poids n’a pas échappé à la principale association du pays, Legabibo (Lesbians, Gays and Bisexuals of Botswana), qui s’est félicitée de la déclaration du président Masisi. « Nous sommes extrêmement reconnaissants d’entendre notre président s’exprimer ouvertement et publiquement sur la nécessité de protéger les personnes violées qui vivent une relation homosexuelle. Nous sommes heureux que vous ayez parlé à haute voix de la violence que subissent les membres de notre communauté au quotidien ».

Quelques jours après cette déclaration, la Haute cour de justice a annoncé, le 6 décembre dernier, qu’une date avait été fixée pour examiner la demande de décriminalisation de l’homosexualité. C’est donc le 15 mars 2019 que la Haute cour va examiner la constitutionnalité des articles 164-a, 164-c and 167 du code pénal, qui criminalise les relations sexuelles entre personnes de même sexe au Botswana. Une loi héritée de la colonisation britannique. Cette demande, qui émane d’un homme gay seulement identifié par les initiales LM, devait être examinée en mai dernier, mais avait été repoussée pour des raisons logistiques.

Cette évolution positive de la législation au Botswana contraste avec la situation des personnes LGB en Afrique où seule l’Afrique du Sud a légalisé le mariage entre personnes de même sexe et où la plupart des pays appliquent des lois discriminatoires.

  • phil86

    L’Afrique a un très gros problème avec l’homosexualité. C’est très étrange. Souhaitons que la position du président du Botswana fasse tache d’huile et que les choses évoluent positivement pour les LGBT.