En Italie, les anti-mariage pour tous obtiennent le retrait d'un questionnaire sur l'homophobie

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Parler d'homosexualité de façon neutre auprès de lycéen.ne.s, voilà qui ne passe pas pour les organisations conservatrices italiennes.

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Manifestation de Generazione Famiglia en 2014 : « Non au camp de rééducation à l'école » - Generazione Famiglia / Facebook

Dans l’Ombrie, région nichée au cœur de l’Italie, un questionnaire destiné aux lycéens et lycéennes sur l’homophobie, le racisme et le sexisme fait beaucoup parler de lui. Lancée par l’université de Pérouse, l’enquête, anonyme et basée sur le volontariat, vise à comprendre comment les élèves sont exposé.e.s aux propos homophobes, au harcèlement, aux violences basées sur le genre. Elle devait être distribuée dans 54 établissements scolaires, mais s’est heurtée à une opposition des plus virulentes, tant et si bien que le ministre de l’Éducation Marco Bussetti a finalement empêché sa distribution.

La question qui fâche

Alors pourquoi ce questionnaire réveille-t-il les groupes réactionnaires ? Face à des affirmations diverses, le ou la répondant.e devait répondre s’il ou elle est d’accord ou non : « L’homosexualité est une sexualité inférieure », « Je ne voterais pas pour une personnes homosexuelle à une élection », « Je serais mal à l’aise si je consultais un médecin homosexuel », etc.

En introduction, chacun.e devait délivrer certaines informations factuelles sur son âge, sa religion ou son absence de religion, son origine, ainsi que son orientation sexuelle. À cette dernière question, six choix étaient possibles permettant de se définir comme hétérosexuel.le, bisexuel.le., homosexuel.le ou asexuel.le. Et c’est justement cette question qui a déclenché les foudres de l’extrême-droite.

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Extrait du questionnaire réalisé par l’université de Pérouse

Une controverse purement idéologique

Il n’en fallait pas moins pour que l’extrême-droite italienne et les organisations engagées contre les droits des personnes LGBT+ s’engouffrent dans la brèche. L’affaire est montée en épingle pour faire figure de scandale de la théorie du genre (théorie qui, ça ne fait jamais de mal de le rappeler, n’existe que dans la tête de ses détracteurs et détractrices). C’est notamment le sénateur Simone Pillon, membre de la Ligue du Nord et soutien affiché de l’organisation Generazione Famiglia, déclinaison italienne de la Manif pour tous, qui s’est emparé de l’affaire pour lancer une nouvelle croisade contre la lutte contre les LGBTphobies : « Sous couvert d’une prétendue homophobie, le questionnaire semble vouloir effacer la réalité et promouvoir une fluidité de la sexualité », a affirmé le parlementaire. « C’est un danger pour les mineurs et cela doit être retiré. Nous nous engageons à connaître combien de fonds publics ont été utilisés dans cette affaire scandaleuse. » Des accusations récusées par Federico Batini, professeur à l’université de Pérouse, en charge de ce programme de recherche : « La réalité est que cette controverse n’a été soulevée que pour des questions de nature politique et idéologique », a-t-il résumé auprès du Corriere Della Serra.

Dans un billet de blog, le chercheur en économie et militant pour les droits LGBT+ Roberto Sormani a commenté la levée de boucliers face au questionnaire : « Ce qui les dérange vraiment, c’est que nous pouvons parler de l’homosexualité et de la transidentité de façon neutre. Ils ont inventé une fumeuse théorie du genre et l’utilise comme un épouvantail lorsqu’on tente de parler d’homosexualité sans inculquer l’idée qu’il s’agit d’un problème. D’une manière très orwellienne, ils accusent d’endoctrinement ceux qui refusent d’inculquer une vision pathologique de l’homosexualité. »

  • phil86

    “Les peuples autochtones” vous êtes plus que arriéré vous êtes un vrai néandertal ! Et quel rapport avec le sujet ??? Raciste et lgbtphobe vous êtes un sale type.

  • phil86

    @réaction : c’est idiot ce que vous dites. Les gens comme vous veulent faire l’autruche et nier l’existence de l’homosexualité et la transidentité en particulier chez les jeunes qui sont très vulnérables sur ces questions. Vous voulez juste préserver votre idéologie obsolète qui veut imposer l’heterosexualite et le cis-centrisme comme seules réalités acceptables. Vous êtes hyper réac et arriéré. La réalité ne cessera de vous rattraper.

  • reaction

    Ce questionnaire est encore une fois le moyen de faire de la propagande et de culpabiliser les élèves qui ne partagent pas les idées des gauchistes… La problématique n’est pas la sexualité des gens mais le fais que celle-ci se politise… La pensée LGBTisme et Néo-féministe est un ennemi pour les peuples autochtones !