Paris Match condamné pour avoir publié une photo du cadavre de Vanesa Campos

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Début septembre, le magazine avait publié un article titré « Les nuits fauves du bois de Boulogne », illustré par un cliché du corps nu de la travailleuse du sexe trans capturé peu de temps après le meurtre dont elle a été victime dans la nuit du 16 au 17 août à Paris.

Tête de cortège pour le rassemblement en hommage à Vanesa Campos - Maëlle Le Corre / Komitid
Tête de cortège pour le rassemblement en hommage à Vanesa Campos - Maëlle Le Corre / Komitid

12 000 euros de dommages et intérêts. C’est la somme que devra verser à titre provisionnel Paris Match à Maruja Campos Vasquez, la sœur de Vanesa Campos, la travailleuse du sexe trans tuée dans la nuit du 16 au 17 août dans le bois de Boulogne (Paris). Le jugement a été prononcé jeudi 18 octobre par le juge des référés du tribunal de grande instance de Nanterre, indique l’AFP.

La société Hachette Filipacchi, propriétaire de l’hebdomadaire, a été condamnée pour « atteinte à la vie privée » après la publication d’une photographie du corps nu de Vanesa Campos dans son édition du 6 septembre, pour illustrer un article titré « Les nuits fauves du bois de Boulogne ». Paris Match a également été condamné à verser 3 000 euros supplémentaires pour le remboursement des frais de justice engagés par la plaignante.

« La recherche de sensationnel ne peut pas tout légitimer »

Le jugement rendu a estimé que le fait de publier cette photo représentait «  une volonté de recherche de sensationnel non justifiée par les nécessités de l’infirmation alors qu’elle porte par ailleurs une atteinte manifeste à la dignité de la personne de Vanesa Campos en livrant sans motif légitime à la vue du public son corps nu gisant au sol et blessé par les violences subies. »

Dans un communiqué, l’association de défense des personnes trans Acceptess-T, a réagi à ce jugement : « La recherche de sensationnel ne peut pas tout légitimer, et il est temps que la société, les politiques et les médias en soient convaincues aussi quand il est question des personnes trans, en particulier racisées et ou travailleuses du sexe. » L’hebdomadaire peut toujours faire appel du jugement.