Bisexuelle et travailleuse du sexe : voici Constance Quéniaux, le visage de « L'Origine du Monde »

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La modèle de la célébrissime toile de Gustave Courbet était à voiles et à vapeur et courtisane. Laissez-nous vous présenter Constance Quéniaux...

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Bisexuelle et travailleuse du sexe : voici Constance Quéniaux, le visage de L'Origine du Monde - Daniele Dalledonne / Flickr - Wikimedia

Voilà quelques jours que la nouvelle fait le tour des internets : le visage de la plus célèbre des vulves a été retrouvé ! Mais si les médias mainstream s’attardent principalement sur les photos de la modèle de Gustave Courbet pour L’Origine du Monde, Constance Quéniaux… c’est un détail de sa biographie qui a surtout retenu l’attention de la rédaction de Komitid. Oui, Constance Quéniaux en était ! « L’Origine du Monde, c’est le bas-ventre d’une prostituée bisexuelle qui n’a jamais eu d’enfant », sous-titre France Inter, en toute fin d’article.

À l’origine de L’Origine du Monde de Courbet : Constance Quéniaux

Comment a-t-on fait cette découverte ? Par hasard, nous apprend Le Monde. C’est en épluchant les échanges épistolaires entre George Sand et Alexandre Dumas fils, que Claude Schopp, prix Goncourt de la biographie 2017, a percé ce mystère qui entoure la fameuse toile de Courbet plus de 150 ans après avoir été peinte. Grâce à une coquille logée dans l’une des lettres que l’écrivain étudiait, il a pu, à l’aide de Sylvie Aubenas, directrice des estampes et de la photographie de la Bibliothèque Nationale de France, confirmer que la modèle du peintre était bien Constance Quéniaux, en allant chercher le manuscrit originel de la missive.

Travailleuse du sexe et bisexuelle, la modèle de L’Origine du Monde est bien loin de l’image d’Épinal

Danseuse à l’opéra de Paris et courtisane, Constance Quéniaux a été durant les années 1860 la maîtresse de Khalil-Bey, diplomate turco-égyptien qui a commandé le tableau à Gustave Courbet. « On a par ailleurs l’impression que Constance Quéniaux vit bien sûr des hommes mais elle vit avec des femmes », raconte Claude Schopp à France Culture. « On observe cette curieuse dichotomie où d’un côté les hommes il faut bien les supporter puisqu’ils apportent de quoi vivre et même luxueusement et en face il y a la vraie vie. Et quand on regarde toutes les amies de Constance que l’on redécouvre autour d’Aubert, ce sont des comédiennes de grand talent, mais évidemment il y a un aspect un peu – on pourrait dire – lesbien dans la vie de cette femme là ».

Pour ne rien vous cacher, on savoure l’ironie de l’histoire. À l’heure où les discours réactionnaires reprennent de plus belle au sujet de la PMA… apprendre que le modèle de L’Origine du Monde est d’une femme bie, courtisane et artiste qui n’a pas eu d’enfants a une saveur particulièrement piquante.