Mark Ashton, militant queer fondateur de Lesbians and Gays Support the Miners, honoré par la ville de Paris

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L'héritage militant de Mark Ashton, grande figure britannique de la convergence des luttes sociales emporté par le sida en 1987, est mis à l'honneur par la capitale.

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Mark Ashton, militant queer fondateur de Lesbians and Gays Support the Miners, honoré par la ville de Paris - Google Maps / Hélène Bidard / Facebook

Le Marais fait vœu de mémoire. Le 28 mai dernier, Evelyne Zarka, élue PCF et première adjointe à la mairie du IVe, avait formulé auprès du Conseil de Paris son souhait d’honorer le militant homosexuel britannique Mark Ashton – que beaucoup d’entre nous, outre-Manche, avons découvert grâce au film Pride de 2014. Ce mardi 25 septembre, l’assemblée délibérante de la capitale a adopté ce vœu « à l’unanimité », précise fièrement Hélène Bidard, adjointe chargée de l’égalité Femmes-Hommes, de la Lutte contre les Discriminations et des Droits Humains à la Mairie de Paris. Aussi, le Jardin de l’Hôtel Lamoignon sera désormais le Jardin de l’Hôtel Lamoignon – Mark Ashton.

Mark Ashton : la flamboyante histoire d’une icône gay engagée

Mark Ashton militait pour les droits des personnes LGBT+ et la justice sociale, au Royaume-Uni. Membre du Parti Communiste de Grande-Bretagne, vivement opposé à la politique de Margaret Thatcher, il a fondé Lesbians and Gays Support the Miners avec son ami Mike Jackson, afin de soutenir les mineurs en grève et leurs familles, de juin 1984 à mars 1985. Des liens de solidarité entre deux communautés qui avaient l’air de n’avoir rien en commun et qui ont finalement construit de véritables ponts.

En 1985, après le bras de fer perdu contre la politique tchatchérienne, les mineurs et leurs proches sont massivement venu.e.s à la pride de Londres en soutien à leurs allié.e.s. En septembre de la même année, le Parti travailliste a inscrit les droits des gays et des lesbiennes dans son manifeste : la motion, proposée plusieurs fois auparavant sans succès, a été votée grâce à l’appui du syndicat des mineurs, le National Union of Mineworkers.

C’est en février 1987 que Mark Ashton est mort du sida, à l’âge de 26 ans, quelques jours après son diagnostic. Une disparition qui a causé un vif émoi dans la communauté, qui a fait en sorte qu’il ne soit jamais oublié. Depuis 2007, des récoltes de fonds pour les personnes vivant avec le VIH sont organisées en son nom auprès de l’association caritative de lutte contre le sida Terrence Higgins Trust (The Mark Ashton Red Ribbon Fund) et en 2014, le nom de Mark Ashton a rejoint celui de tou.t.e.s les disparu.e.s du Patchwork des Noms. En 2017, une plaque a été apposée en sa mémoire près de la librairie londonienne Gay’s The Word, premier QG de LGSM.

Aujourd’hui, de jeunes militant.e.s queers inspiré.e.s par son histoire si bien contée dans le magnifique Pride de Matthew Warchus, se sont emparé.e.s de son héritage. Les quatre lettres de LGSM sont désormais l’acronyme de Lesbians and Gays Support the Migrants, et occupent une place importante parmi les collectifs et associations LGBT+ britanniques les plus politiques et les plus visibles. Le tout, avec l’enthousiaste soutien de quelques membres du groupe originel des années 80.